Contribution

Lettre d’une jeune fille de 12 ans à Son Excellence le Consul de France au Sénégal pour dénoncer l’application de la double peine et demander justice

Son Excellence, 

J’ai l’honneur de vous informer qu’en date du 18 juillet 2016 moi A.M.D.ai introduit une demande de visa de court séjour auprès de votre Consulat général au Sénégal où je demeure et y suis régulièrement inscrite dans un établissement secondaire. 

Malheureusement, quelques jours tard, j’ai eu la surprise de constater que le visa m’a été refusé alors qu’il me semble, que mon dossier avait été constitué pour répondre aux exigences de vos services, aidé en cela par mon père qui a fourni toutes les pièces requises pour un solide dossier.   Toutes les pièces exigées ont été fournies par son employeur et les services compétents de sa Préfecture de résidence : Les Hauts de Seine. Je ne m’attendais pas du tout à un refus de délivrance. Si vos services avaient accordé un tant soit peu d’attention à mon dossier, je ne   serais pas aujourd’hui dans l’obligation de m’adresser à vous pour demander que Justice me soit rendue.

Je pense avoir été l’objet d’une injustice par inattention. 

Je viens juste de fêter mes 12 ans.  Le hasard a fait que je suis née aux États Unis donc je jouis de la nationalité Américaine. Étant aussi de parents d’origine Sénégalaise, je peux prétendre aussi à la nationalité Sénégalaise. Cependant mon père bien que d’origine Sénégalaise est aussi Français. Il réside à Saint Germain en Laye et travaille régulièrement en France. Je ne demandais et ne demande toujours qu’une chose : aller passer quelques jours avec lui durant les vacances scolaires.

Comme mon dossier dûment constitué le montre, je suis disposée à séjourner en France auprès de son géniteur pour une courte période en respectant toutes les conditions légales. Les pièces jointes à mon dossier peuvent l’attester. A la fin de mon séjour je n’ai nulle intention de demeurer en France. Avec la bénédiction de mon père je reviendrai au Sénégal, où croyez-moi je me sens tellement bien (tous mes amis sont ici) et je m’y plais tellement, poursuivre mes études auprès de ma grand-mère paternelle avec laquelle je me sens si bien.

 

Excellence, j’ai été surprise de constater que l’argument, le seul avancé pour justifier le refus de me délivrer un visa de court séjour est qu’ils (vos services) me soupçonnent de vouloir émigrer illégalement en France… à 12 ans. Je n’ai nul besoin de rappeler qu’étant de père Français, je peux aujourd’hui, maintenant, où demain, si l’envie m’en venait, demander et obtenir Ma Nationalité Française selon la loi. Le moment venu rien ne s’oppose à ce je puisse prétendre à la nationalité de Mon père, FRANCAIS.  Mais Excellence ceci n’est pas l’objet de mon indignation. Je suis atterrée. Je ne demande qu’une chose aller passer quelques jours de vacances auprès de mon cher papa. Si le visa m’avait été octroyé j’aurais soufflé les 12 bougies de mon anniversaire entourée de mes deux frères et de mon père. Toutes les dispositions avaient été prises à cet effet mais hélas …vos services en ont décidé autrement me privant du bonheur de souffler les bougies de mon douzième anniversaire avec mon père adoré. Pourtant le dossier que j’ai constitué avec l’aide de mon père atteste de séjours antérieurs en France. Dans ce dossier figurent les traces de mes passages antérieurs en France. J’ai déjà séjourné en France en respectant rigoureusement les lois en vigueur relatives au séjour des étrangers en France (tant et si bien que je pourrais être une étrangère en FRANCE pays de mon père Détentrice d’un passeport Américain, je suis assujettie à la demande de visa simplement parce que mon passeport Américain est arrivé à expiration et n’a pu être renouvelé à temps. Tout ceci figure dans le dossier.

 

Excellence Monsieur le Consul, je souffre doublement. Pourquoi suis-je doublement pénalisée ? Pourquoi vos services sans aucune raison valable m’ont déniée le droit légitime d’aller passer des vacances, préparées de longue date, avec mon géniteur ?Mieux encore non contents de me refuser le visa, vos services ne m’ont pas restituée les soixante sept mille six cent francs(67600) en provenance de ma tirelire qui m’ont permis de m’acquitter du coût exorbitant du visa. Vous comprendrez ma peine et mon incompréhension devant cette situation on ne peut plus inique. Mon père est FRANÇAIS ; il vit et travaille en France ; Il s’y comporte comme tout bon citoyen et moi sa fille la FRANCE, son pays me refuse le droit de me rendre auprès de lui pour quelques jours, comprenez mon indignation et ma tristesse. Je ne peux trop m’étaler sur cette injustice. Je suis si triste ! Je suis révoltée ! Je suis indignée !

 

Excellence, je doute fort que vous ayez eu en votre possession tous ces éléments. Vous ne pouvez pas Excellence être insensible aux arguments que je viens de vous exposer.  Je fais appel à votre sens très élevé de la justice voilà pourquoi, Je vous serais très reconnaissante, Excellence, de bien vouloir rétablir une jeune de douze ans (12ans) dans son droit le plus légitime celui d’aller embrasser son Père la où il se trouve : EN FRANCE

 

En vous remerciant à l’avance, je vous prie d’agréer Monsieur le Consul l’expression de mes salutations distinguées.

 

A.M.D. élève en classe de 4éme

Réf : DKR2016.201.00025

 

Ps : (j ai rédigé cette lettre avec l’aide de mon grand oncle qui vous à saisi à plusieurs reprises sans succès)

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