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Licenciement, explosion de la dette publique, loi d’amnistie, train de vie de l’Etat : Tas descend en flammes Sonko et Diomaye

Visiblement, Thierno Alassane Sall est très déçu du régime actuel. En tout cas, c’est ce qu’il a fait croire, hier, lors d’une rencontre avec la presse. Selon lui, les autorités actuelles sont toujours « dans l’amateurisme ». Pire, elles refusent le débat républicain et méprisent toutes les mises en garde alors qu’elles ne respectent pas ses engagements. Conséquence, « le pays est plongé dans une incertitude. Le pays tout entier retient son souffle : l’alternance si désirée, si chèrement payée et obtenue avec panache va-t-elle, après seulement 11 mois, virer au cauchemar éveillé ? La dernière intervention du Premier ministre à l’Assemblée nationale, annonçant encore plus d’austérité dans un pays si désespéré que ses jeunes tentent l’aventure « Barça ou Barsax », a créé la sidération dans l’opinion ».

En plus d’avoir perdu dix mois sans réforme majeure, le gouvernement s’apprête à jeter à la corbeille le budget 2025

Et pourtant, se vante-t-il « la République des Valeurs avait prévenu. Après l’accouchement chaotique de l’Agenda 2050, nous avions souligné qu’il ne contenait que des pages blanches pour les années 2025 et suivantes. J’avais écrit que l’exécutif Sonko-Diomaye ne saurait nous donner rendez-vous en 2029, voire en 2050, sans détailler concrètement ce qu’il comptait faire en 2024 et 2025 pour soulager les souffrances insoutenables des Sénégalais. Force est de constater qu’en plus d’avoir perdu dix mois sans réforme majeure, le gouvernement s’apprête à jeter à la corbeille le budget 2025, dont l’exécution vient à peine de commencer, pour s’engager dans un plan d’austérité pudiquement baptisé ‘’plan de stabilisation ». C’était le seul destin possible pour un Agenda 2050 conçu dans l’improvisation, avec pour principal objectif l’effet d’annonce ».

 « Le Premier ministre s’apprête à rencontrer les syndicats et autres partenaires sociaux, non pour rectifier ses erreurs, mais parce qu’il est dos au mur »

Comme l’avait souligné un expert lors du lancement de cet agenda, souligne le leader de la « République des Valeurs », « un plan de transformation structurelle conçu sans l’apport des forces vives de la nation, notamment la société civile, est voué à l’échec ». Et, selon le député, c’est à cause de « ce faux départ », que le régime a décidé  de faire « un revirement de 180 degrés ». Lequel se manifeste par un appel à des concertations nationales: « Le Premier ministre s’apprête à rencontrer les syndicats et autres partenaires sociaux, non pour rectifier ses erreurs, mais parce qu’il est dos au mur et n’a plus d’autre choix. Il a besoin de la bienveillance des syndicats pour faire accepter les mesures drastiques qui s’imposent à son gouvernement ».

Le service de la dette publique a atteint niveau vertigineux de 3 855 milliards de FCFA pour la seule année 2025

Thierno Alassane Sall reste convaincu que le comportement des autorités sont à l’origine de l’explosion du service de la dette publique, qui représente désormais 40 % des dépenses budgétaires. Il atteint un niveau vertigineux de 3 855 milliards de FCFA pour la seule année 2025. Cela signifie que le gouvernement doit mobiliser en moyenne 321 milliards de FCFA par mois pour rembourser la dette du régime précédent ». Concernant la dette, l’ancien ministre a indiqué que « malgré tous les discours sur son poids excessif, l’État est contraint de contracter de nouveaux emprunts records : 4 574 milliards de FCFA cette année ». Pendant ce temps, poursuit-il, « au lieu d’une analyse sérieuse de la hausse de la masse salariale, prenant en compte les régimes de privilèges, le Premier ministre s’attaque indistinctement aux médecins et aux bénéficiaires de fonds communs et autres arrangements entre amis ».

« Un gouvernement qui perd un décret n’est pas sérieux »

Et comme si cela ne suffit pas, « ceux qui avaient promis de l’emploi à la jeunesse procèdent aujourd’hui à des licenciements en masse, faisant planer la menace d’un chômage plus grave encore avec le plan de rigueur annoncé. Sans compter que le coût de la vie reste insoutenable pour des millions de Sénégalais ». Abordant la question de la grève des enseignants du supérieur, Thierno Alassane Sall de dire : « L’affaire du décret perdu qui braque le SAES : est-ce de la duplicité ou de l’incurie? Un gouvernement qui perd un décret n’est pas sérieux. Mais un gouvernement qui, depuis plus de six mois, n’arrive pas à réimprimer et signer un texte ayant fait l’objet de tous les accords, n’est pas crédible ».

« Qu’en est-il de la plainte concernant la probable corruption des magistrats ? »

« Qu’en est-il de la plainte concernant la probable corruption des magistrats ? Pourquoi un tel silence autour d’un dossier impliquant de hautes autorités chargées de statuer sur la constitutionnalité des lois ? Et qu’en est-il de ma plainte relative à l’ONAS ?, s’interroge, aussi, l’ancien ministre qui rappelle, dans la foulée que « l’amnistie n’a jamais été une revendication populaire. Elle n’était ni un acte sincère ni une démarche responsable au service de la réconciliation nationale. Elle visait plutôt à garantir l’impunité à des individus ou entités, ajoutant ainsi aux crimes commis un crime impardonnable pour une société : l’amnésie forcée. C’est pourquoi nous avons déposé un projet d’abrogation totale de cette loi. Car la justice ne se balaie pas sous le tapis. Parce que la mémoire des victimes et des blessés ne se marchande pas. Les faits sont encore vivaces dans nos mémoires et le resteront pour toujours. Et la demande de tout un peuple pour la vérité et la justice s’intensifie, comme en atteste la réaction massive à la proposition de loi d’abrogation ».

« Il dénonçait l’opacité ? Il gouverne dans l’ombre. Il prônait la justice ? Il protège aujourd’hui l’impunité »

Thierno Alassane Sall n’a pas manqué de revenir sur une éventuelle existence de deux propositions de loi portant abrogation de la loi d’amnistie. Et c’est pour balayer d’un revers de mains cette révélation. « C’est évidemment faux. Même les oiseaux aux alentours de l’Assemblée nationale auraient entendu le fracas des commentaires et autoglorifications de PASTEF si cela était vrai », a-t-il soutenu.

Concernant « les indemnisations, versées en toute discrétion », il se demande: « Qui décide de ces compensations ? Sur quelles bases ? Dans un pays sérieux, seule la justice serait compétente pour statuer. Mais ici, ce sont des officines administratives sous la coupe de PASTEF qui décident qui doit être indemnisé et à quel niveau. L’opacité aurait été totale si certains militants frustrés n’avaient pas éventé l’affaire. Ce qui est cynique dans cette affaire, c’est que ce régime a bâti son ascension en dénonçant les pratiques qu’il applique aujourd’hui avec la même brutalité. Il dénonçait l’opacité ? Il gouverne dans l’ombre. Il prônait la justice ? Il protège aujourd’hui l’impunité. Il promettait la rupture ? Il recycle les méthodes du passé.

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