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Mort de Karl Lagerfeld, icône mondiale de la mode

Karl Lagerfeld, emblématique directeur artistique de Chanel, s’est éteint à Paris à l’âge de 85 ans. Icône mondiale de la mode, le couturier allemand a régné pendant plus de 60 ans sur la haute couture.

Lunettes noires et col blanc, tignasse argentée ramenée en catogan, mitaines en cuir… La silhouette longiligne de Karl Lagarfeld était reconnaissable de tous – des victimes consentantes de la mode comme des pourfendeurs du luxe. L’annonce de sa mort, mardi 19 février, par la maison Chanel, où il était directeur artistique, a donc résonné aux oreilles de tous. Le couturier allemand est décédé à Paris, à l’âge de 85 ans.

Sa silhouette n’arpentera plus les défilés de mode mais sa patte, elle, continuera d’influer sur la haute-couture mondiale. Un juste retour des choses pour celui qui aura dédié sa vie à la mode. Précision et épure ont fait la renommée du styliste trilingue (allemand, anglais et français) qui n’aimait rien moins que de travailler le contraste entre le noir et le blanc. Karl Lagerfeld laisse derrière lui une œuvre entre yin et yang, comme un témoignage de sa complexité.

Chantre du raffinement et lecteur insatiable (il disait pouvoir lire 10 livres en même temps dans ses trois langues de prédilection), le “Kaiser” était un esthète qui se sera rendu plusieurs fois coupable d’inélégances. Comme en 2017 lorsqu’il fustigea sur un plateau de télévision française l’accueil en Allemagne des migrants, “les pires ennemis des juifs”. Ou lorsqu’il exprima son ras-le-bol du mouvement #metoo. En dehors des ateliers de couture, Karl Lagerfeld était un habitué des polémiques. Des mystères aussi.

Un nom indissociable de Chanel

La date exacte de sa naissance, par exemple, reste une énigme. Seule certitude, il a vu le jour à Hambourg, en Allemagne, dans les années 1930. Il vit une enfance aisée mais ennuyeuse au fin fond de la campagne dans l’Allemagne nazie, entre un père industriel globe-trotter, et une mère à forte personnalité, grande lectrice et peu maternelle, qui lui donne le goût de la mode. Il dessine des robes en rêvant de Paris, où il débarque à l’adolescence.

Balmain, Jean Patou, Chloé, il fait ses preuves dans les grandes maisons de mode de Paris avant de rentrer en 1965 chez Fendi, maison italienne dont il a dessiné le logo.

Mais, pour beaucoup, le nom de Karl Lagerfeld restera attaché à celui de Chanel, fleuron hexagonal de la mode dont il prend la tête en 1983 afin de lui redonner du lustre. Très vite, sous son impulsion, la marque aux deux C entrelacés devient la référence mondiale du luxe. Des coupes parfaitement maitrisées, un style masculin et très féminin à la fois, le tout, bien entendu, en noir et blanc, et mis en scène lors de grandioses défilés qui font la joie des réseaux sociaux.

De son passage chez Chanel, on retiendra de Karl Lagerfeld qu’il a remis la veste en tweed et la petite robe noire au goût du jour. Bref, qu’il fit renaître le mythe créé par Mademoiselle Coco. Mais cela ne lui suffit pas. Créateur polymorphe, le Kaiser veut aussi être là où on ne l’attend pas : en directeur de collection pour la marque grand public H&M, en gilet jaune pour les besoins d’une campagne de prévention routière, en architecte d’intérieur à Dubaï, en artiste-photographe… “Si je n’avais que la mode, je risquerais de m’isoler, confiait-il à France 24. Or, la pire chose pour la créativité, c’est la tour d’ivoire. En faisant de la photo, de mode, de pub, je reste dans la mouvance de la mode, des gens de la mode et pas que dans mon horizon.”

“Je suis obsédé par la curiosité”

Son horizon pourtant était très riche. Karl Lagerfeld avait lancé sa propre marque, créé aussi des parfums et ouvert sa propre librairie à Paris… De fait, les livres occupaient une place prépondérante dans sa vie : il possédait entre 250 000 et 350 000 ouvrages répartis dans ses différentes demeures.

“Je porte des lunettes noires pour mieux voir, on observe mieux, vous ne savez pas si je regarde à gauche, à droite, disait-il. Je veux tout savoir, tout connaître, sinon je n’aurais pas 300 000 livres et je ne serais pas obsédé par la curiosité de tout savoir, de tout connaître… C’est quand même maladif chez moi.”

Une obsession qui ne l’aura que très rarement quitté. Son absence du podium lors de la présentation de sa dernière collection Chanel, en janvier dernier, à Paris, fut particulièrement remarquée. L’icône avait déjà tiré sa révérence. Adulé ou détesté, Karl Lagerfeld marquera pour toujours l’histoire de la mode.

France24

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