Si le juge de la chambre criminelle suit le réquisitoire du ministère public, Thierno Tahibou Diallo et Babacar Ndiaye écoperont de quatre ans de réclusion criminelle. Ces maçons sont attraits devant la barre pour répondre aux chefs de d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, de vol en réunion avec port d’arme. Même si les accusés ont tenté de réduire leur responsabilité pénale en omettant le recours à la violence, le maître des poursuites requiert de les déclarer coupables de tous les chefs d’accusation.
Il était 11 heures, à Ouakam lorsque la partie civile s’attela à la préparation du repas de midi. Soudain, son attention fut attirée par la sonnette. N’attendant pas d’invités à pareille heure, elle continua ses activités de plus belle. Mais c’est sans compter sur les personnes derrières, qui, persistaient d’avantage. La jeune dame qui s’est enfin résignée à ouvrir a eu droit à une violence sans précédent. Immédiatement, les deux jeunes hommes qui se sont présentés devant elle, armés jusqu’aux dents se sont jetés sur elle. Rouée de coups, l’un d’eux la neutralise en l’étranglant tandis que l’autre s’introduit dans la l’appartement avant de la dépouiller de tous ses biens. Ils se sont emparés de ses téléphones portables, d’une chaîne en or ainsi qu’une somme d’argent de 500.000 francs Cfa. Au lendemain de cette mésaventure, à bord d’un taxi, elle aperçoit les deux jeunes hommes sur le bord de la route. Un coup de chance qu’elle a saisi en alertant tous les passagers qui les ont vite cueillis.
Les deux malfaiteurs identifiés sous les noms de Thierno Tahibou Diallo et Babacar Ndiaye sont des maçons. Appréhendés, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Après 3 ans de détention préventive, les accusés ont été présentés aux magistrats de la chambre criminelle de Dakar pour répondre au chef d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, de vol en réunion avec port d’arme. Devant le parquet, le Ndiaye reconnaît à moitié les chefs d’accusation. Selon sa version des faits : «ce jour-là, on a pas eu de travail au chantier. C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’aller rendre visite à mon ami nommé Ibrahima. Arrivé devant l’immeuble, je suis allé au troisième étage et je ne l’ai pas trouvé. J’ai vu la porte de la chambre d’en face ouverte. Je suis entré dans la chambre avant de prendre les téléphones portables. Diallo m’attendait devant la maison. Il ne savait même pas que j’avais volé des téléphones. En pas pourchassés on a quitté le quartier avant de se rendre au marché noir où j’ai vendu les appareils», raconte-t-il. Alors qu’a l’enquête le monsieur avait avoué avoir été armé mais il dit juste compter intimider la dame.
Son coprévenu en appui, jure n’avoir jamais participé au vol. D’ailleurs, dit-il, il ne savait pas ce que son acolyte faisait dans cet immeuble. «C’est en cours de route que Ndiaye m’a fait savoir qu’il a volé des téléphones. Et m’a demandé de l’accompagner pour les vendre», dit-il. Cependant, le ministère public estime que les accusés tentent de réduire leur responsabilité pénale en contestant le recours à la violence ainsi que le port d’armes. «Diallo nous dit qu’il ne savait pas ce que son acolyte voulait faire. Il reconnaît le fait de vol commis en compagnie du sieur Ndiaye. Ce qui caractérise le vol en réunion», explique le maître des poursuites qui indique que ces personnes ne doivent pas s’en sortir impunies.
À cet effet, il requiert de déclarer les accusés coupables des chefs d’accusation avec une peine ferme de quatre ans. Toutefois, le conseil de la défense pour les intérêts de Diallo déclare que celui-ci n’a pas commis un acte qui peut faire qu’il puisse être considéré comme complice. De son avis, ce n’est pas parce que l’accusé s’est rendu sur le lieu ou le vol a été perpétré qu’il doit avoir un rôle à y jouer. «Les faits ne permettent pas de le condamner ni pour complice, ni pour auteur principal ni pour un recéleur», plaide la robe noire qui sollicite l’acquittement. Conseil de Babacar Ndiaye en renfort demande de requalifier les chefs en vol simple. L’affaire sera délibérée le 17 décembre prochain.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)