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Oubliée, Mbacké Djolof tape sur la table : la Cité de Mame Marame réclame sa part de l’émergence

Les populations de Mbacké Djolof, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu du département de Linguère, ont battu le macadam ce matin pour réclamer de l’électricité et des infrastructures sanitaires dignes de ce nom.

Arborant du rouge sous toutes ses formes : tee-shirts, chemises, hauts, foulards, casquettes, etc., hommes, femmes et surtout jeunes ont crié leur ras-le-bol. Les manifestants ont peint le village en écarlate : les devantures des maisons, les arbres, la chaussée.

Le temps d’une marche, Mbacké Djolof a vu rouge. Sur les pancartes, on pouvait lire : «nous réclamons l’électrification de Mbacké Djolof».  Pour manifester leur désarroi, ils ont barré, momentanément, la route nationale Touba-Dahra.

Selon Baba Thiam qui a porté leur parole, «on ne peut pas parler d’un Sénégal émergent alors qu’un gros village comme le nôtre est dépourvu d’électricité». Déversant sa bile, notre interlocuteur poursuit : «même pour charger nos téléphones portables, nous sommes obligés de payer 100 F Cfa l’unité».

Il enfonce le clou : «pour regarder la télévision et se délecter du célèbre téléfilm wiri wiri, nous parcourons quatre ou cinq kilomètres. C’est scandaleux», fulmine B. Thiam.

Pour rappel, Mbacké Djolof fut fondé au 17e siècle par Mame Marame qui n’est autre que l’aïeul de Serigne Touba et El Hadji Malick Sy. Situé de part et d’autre de la route nationale n°4, le village, qui compte près d’un millier d’âmes, se trouve dans la commune de Sagatta Djolof.

Ce qui exaspère ses habitants, c’est la ligne haute tension, qui surplombe leur tête depuis plus d’une dizaine d’années. Sans que le village ne soit électrifié.

A ce défaut criard d’éclairage, s’ajoute l’absence d’infrastructures sanitaires. A en croire Baba Thiam, même la matrone de la case de santé, pour faire accoucher les femmes, utilise des lampes de poche.

Debout comme un seul homme, Mbacké Djolof fustige avec la dernière énergie le silence des autorités politiques qui, en période de campagne électorale, ne cessent de leur faire miroiter l’électrification du village. En vain !

Dénonçant ce qu’ils qualifient de stigmatisation, les habitants de Mbacké Djolof comptent boycotter les élections législatives du 30 juillet prochain, disent-ils.

Pour l’heure, ils promettant de lyncher tout responsable politique, qui osera mettre les pieds sur la terre chère à Mame Marame. Les politiciens sont avertis.

Mamadou Ndiaye (Linguère)

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