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Outrés par les scandales répétitifs au Cms : les syndicalistes vilipendent le dg auprès du ministre des Finances

Les syndicalistes du Crédit mutuel du Sénégal ont remis ça. Ils ont, encore, adressé une lettre, longue comme un chapelet, au ministre des Finances et du budget pour dénoncer la mauvaise gouvernance de la boîte. D’emblée, ils ont fait savoir que cela fait plus de deux ans que les partenaires sociaux du CMS ont alerté sur « les multiples violations perpétrées par le directeur général, Amadou Jean-Jacques Diop ». D’ailleurs, ces alertes avaient motivé la venue de la commission bancaire de l’UMOA au mois de juillet 2021. Et, après plusieurs mois de travaux, les vérificateurs de la commission bancaire avaient produit un premier rapport détaillé prenant en compte les questions de gouvernance et de gestion soulevées par les lanceurs d’alerte ».

Seulement, depuis lors personne n’a pu avoir accès à ce rapport : « Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop avait décidé de confisquer le dit-rapport en dissimulant les recommandations formulées par la commission bancaire à toute la population du CMS. Pour une première fois dans l’histoire du CMS, un rapport de la commission bancaire destiné à l’institution et sensé faire l’objet de partage avec les services compétents pour la prise en charge des différentes recommandations a été gardé sous scellés par la seule volonté de Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop en complicité avec le PCA de l’Union des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal Monsieur Alpha NDAW ».

Les dispositions de l’article 42 des statuts du CMS violées

Et pourtant, font-ils savoir, le Dg n’a plus la légitimité de diriger cette boîte car selon l’article 42 des statuts actuels du CMS, qui prévoient que « le Directeur Général est nommé par le Conseil d’Administration pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois après évaluation jugée satisfaisante ». Mais, la réalité est que, dénoncent-ils, « Monsieur Amadou Jean-Jacques Diop ne dispose, à ce jour d’aucun mandat social délivré par le conseil d’administration conformément à nos statuts lui permettant d’occuper la fonction de Directeur Général du CMS. Et étant conscient de la violation manifeste des dispositions de l’article 42 querellé, Monsieur DIOP a décidé de procéder à la modification de nos textes pour les conformer à sa situation irrégulière ».

La Bimao, filiale du Cms, vend un terrain, à 600 millions, à une tierce personne financée par le Cms à hauteur de 825 millions

Ces syndicalistes n’ont pas, aussi, manqué de soulever le dossier du terrain BIMAO et du CMS. Sur ce point, ils ont rappelé que « suite à l’appel d’offre faite par la BIMAO et portant sur la vente du terrain de 2ha 58 a 9ca, objet du TF N°927/R, son Conseil d’Administration s’est réuni pour statuer sur les différentes offres d’achats reçues. Le conseil d’administration, après dépouillement, a autorisé la vente du terrain querellé à la société X qui a précisé, dans son offre, qu’elle comptait faire une demande de crédit. Le conseil d’administration a, néanmoins, précisé que le site pourra être réattribué à toute personne présentant une meilleure offre et décidant de payer au comptant. Une nouvelle offre, qui est de loin plus alléchante que celle faite par la société attributaire, a été reçue. Mais Monsieur Amadou J.J. DIOP, ayant lui-même démarché la société attributaire et participé au conseil d’administration de la BIMAO en sa qualité de représentant du CMS, par ailleurs actionnaire majoritaire, a usé de tous ses pouvoirs pour empêcher la réattribution du terrain malgré le retard accusé sur le paiement par la société initialement attributaire ».

Aucune poursuite judiciaire après le scandale de 810.000.000 FCFA au Cms de Tivaouane

Et comme si ne suffit pas, « cette même société attributaire s’est vu accorder un crédit de 600 000 000 F CFA par le Crédit Mutuel du Sénégal en violation des règles les plus élémentaires encadrant l’octroi de crédit au niveau des institutions de base et ce, pour complément de paiement du terrain vendu par la BIMAO. Ce crédit octroyé dans de pareilles conditions par le CMS avec des dérogations autorisées par le DG laisse planer l’ombre du délit d’initié qui serait matériellement constitué dans cette affaire et impliquant Monsieur Amadou J.J. DIOP ».

De manière simple, expliquent-ils, dans la lettre adressée au ministre l’opération se décline comme suit : « la BIMAO (filiale du CSM) est vendeur du terrain, le CMS (actionnaire majoritaire de la BIMAO) assure le financement du client en mettant à sa disposition un montant de 825 000 000 F CFA viré dans le compte de l’office notarial Maitre Tamaro Seydi. Etant rappelé tout de même que Monsieur Amadou Jean Jacques DIOP a été l’apporteur d’affaires dans le cadre de cette transaction ».

Des salariés du CMS de Malick Sy arrêtés suite à un scandale de 540 millions de Fcfa

Autre scandale mis en branle par les syndicalistes, l’affaire des 810 millions au Cms de Tivaouane. « Le scandale de 810.000.000 FCFA met en cause des salariés souteneurs du DG », ont-ils signé dans la lettre. Et par rapport, à ce dossier, les syndicalistes indiquent que « la mission d’inspection a abouti à la production d’un rapport estimant le préjudice à 810.000.000 FCFA.  Aucune poursuite judiciaire sérieuse n’a été enclenchée dans cette affaire ». Pendant ce temps, « un autre scandale de 540.000.000 FCFA, relatif à un gage de bijoux et impliquant des souteneurs du Dg au CMS de Malick Sy est pendant devant la justice. Elle a déjà conduit à l’arrestation de salariés et mérite une attention particulière de la part de la tutelle ».

Des dirigeants cités dans le scandale de la gestion des financements du Fongip

Concernant le scandale dans la gestion des financements du Fongip, ces syndicalistes déplorent « un carnage financier qui laisse sans voix » dans la mesure où « des déclarations concordantes de différents bénéficiaires mettent en évidence le détournement des crédits FONGIP par des dirigeants de l’institution à des fins personnelles. En effet, l’enveloppe allouée par le Fongip a été dépassée de plusieurs milliards du fait de ces pratiques et la mission d’inspection déclenchée depuis plusieurs mois tarde à produire ses conclusions ». A cela s’ajoute, poursuivent-ils, le scandale lié à un crédit illégal d’un montant de 4.600.000.000 fcfa suite à une demande de financement de Monsieur Ricard CAMP, dans le cadre d’un projet immobilier. Un crédit qui est, selon les syndicalistes, plus que problématique. « Ce crédit, mis en attente pour le moment par les dirigeants du CMS, montre à dessein le niveau de dilapidation des ressources de l’institution dénoncé par les syndicalistes.

Scandale autour de l’acquisition de 132 véhicules dont 4 de luxe pour le Dg

Dans la lettre adressée au ministre Moustapha Diop, les syndicalistes dénoncent aussi l’acquisition, sans appel d’offre, « de 132 Véhicules avec un lot d’une cinquantaine de voitures de luxes dont quatre pour le Dg, l’achat non motivé du terrain de CDRMM à 750 Millions, terrain déjà attribué au CMS dans le cadre un précédent dossier de crédit pour un montant de 350 millions, un appel d’offre pour l’acquisition de plus de mille ordinateurs, tablettes et vidéoprojecteurs et des recrutements politiques. D’ailleurs, informent-ils, « le neveu du Directeur Général, recruté dès l’arrivée de ce dernier à la tête de l’institution, a été l’auteur de plusieurs fraudes. Ces détournements portant sur plusieurs millions ont été occasionnés par le biais des cartes carburant gérées au niveau de la Direction des Moyens Généraux du CMS. La mission d’inspection réalisée sur cette affaire a abouti au licenciement du concerné».

Le neveu du Dg, par ailleurs agent de la structure, impliqué dans une affaire de fraude au sein du CMS

«Devant son incapacité de produire des réponses documentées pour faire face aux allégations des syndicalistes, Monsieur Amadou J.J. DIOP n’hésite pas à piétiner les droits fondamentaux consacrés par la constitution sur la liberté syndicale. Les affections arbitraires, la rétention des primes et les tentatives de licenciements sont les seuls arguments brandis par Monsieur Diop pour faire taire les dénonciations des syndicalistes », concluent-ils.

Seynabou FALL (Actusen.sn)

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