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Pour avoir séquestré un Malien et réclamé une rançon de 900.000 francs pour sa libération : Abdoulaye Faye, K. Wagne et S. Diallo encourent 15 ans de réclusion criminelle

Abdoulaye Faye Faya, Khadim Wagne et Saliou Diallo sont dans un sale pétrin. Accusés des crimes d’association de malfaiteurs, de séquestration et de tentative d’extorsion de fonds, le Ministère public a requis, hier, une peine de 15 ans de réclusion criminelle à leur encontre. Ils seront élucidés sur leur sort le 27 septembre prochain.

Ce sont des faits d’association de malfaiteurs, de séquestration et de tentative d’extorsion de fonds qui se sont invités, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar. Les accusés répondent aux noms d’Abdoulaye Faye dit Faya, Khadim Wagne et Saliou Diallo. Les faits pour lesquels ils comparaissaient remontent au 4 février 2018. Ce jour-là, les éléments de la Brigade de Keur Massar ont été alertés de la séquestration du Malien Law Coulibaly. Pour sa délivrance, ses ravisseurs réclamaient 900.000 francs en guise de rançon. Ainsi, la maman de la victime, Mariétou Dounkanssé, de connivence avec les pandores, a appelé les kidnappeurs en leur promettant de satisfaire leur requête. C’est à cet effet qu’un rendez-vous a été fixé et c’est Abdoulaye Faye et Saliou Diallo qui se sont présentés sur les lieux, pour récupérer la somme. Pendant ce temps, Khadim Wagne, lui, était chargé de surveiller la victime. C’est ainsi qu’ils ont procédé à leur arrestation.

L’enquête effectuée par les pandores a révélé que les 900.000 francs n’étaient pas destinés à l’achat de tissus, mais de drogue

Interrogé, le cerveau du gang, Abdoulaye Faye, a déclaré que c’est l’oncle de la victime Abida Diallo qui lui devait la somme de 900.000 francs. À l’en croire, il lui avait remis cet argent, afin qu’il lui achète des tissus (Thioup). Mais, après deux semaines, Seydou ne lui avait remis ni la marchandise ni son argent. Selon l’accusé, il courait après lui pour récupérer son argent, mais en vain. C’est ainsi qu’un jour, Abida lui donna rendez-vous à Rufsac.

Poursuivant sa narration, Abdoulaye Faye déclare qu’Abida s’est présenté sur les lieux du rendez-vous avec son neveu Law qu’il lui a remis comme gage. Il déclare que celui-ci a accepté de rester avec eux, le temps que son oncle revienne avec l’argent. L’enquête effectuée par les pandores a révélé que les 900.000 francs n’étaient pas destinés à l’achat de tissus, mais plutôt de drogue.

Abdoulaye Faye, accusé : «je jure que je ne l’ai pas séquestré. Il est resté 24 heures avec nous et était consentant. C’est lui-même qui faisait le thé»

Faya a servi, hier, sa version au juge de la Chambre criminelle de Dakar. «Je jure que je ne l’ai pas séquestré. Il est resté 24 heures avec nous et était consentant. C’est lui-même qui faisait le thé », s’est-il défendu. À l’issue de sa narration, le juge lui a signifié que son moyen de défense était en train de l’enfoncer davantage. En effet, ce que  la victime, qui n’était pas présente à l’audience, avait relaté  est totalement en contradiction avec les déclarations de l’accusé.

Devant les enquêteurs, Law Coulibaly avait souligné que ses ravisseurs l’avaient trouvé au garage malien et lui avaient demandé s’il connaissait Seydou. Suite à sa réponse positive, Khadim Wagne a sorti un couteau pour le menacer et ils l’ont embarqué dans une voiture, avant de le conduire dans une maison. D’après le récit de la victime, c’est vers 22 heures qu’ils l’ont fait sortir de cette maison pour l’amener dans une autre où il a passé la nuit. Selon la victime, les accusés ont exercé des sévices corporels sur sa personne, pendant 48 heures.

À son tour, Saliou Diallo a partiellement reconnu les accusations qui pèsent contre lui. Selon lui, Law a bel et bien été séquestré, mais il n’a pas été témoin d’une quelconque maltraitance. «Ce jour-là, j’étais parti voir Faya. Quand je m’apprêtais à rentrer vers minuit, il nous a demandé, Khadim et moi, de l’attendre. Ainsi, nous sommes restés avec le Malien. Quelques minutes plus tard, les gendarmes ont pointé, avant de nous embarquer en nous confiant que Law avait été séquestré. »

Khadim Wagne, lui, a plaidé non-coupable. « J’étais avec Faya et Saliou près de la pharmacie Mtoa. Abdoulaye a reçu un appel et nous a demandé de l’accompagner prendre des tissus. Nous étions en compagnie du Malien et une fois à la station, les gendarmes nous ont alpagués», confia-t-il, en précisant n’avoir pas été armé.

Le substitut du procureur requiert une peine de 15 ans de réclusion criminelle, les avocats de la défense accusent les éléments-enquêteurs d’avoir corsé le dossier

Convaincu de la culpabilité des accusés, le maître des poursuites a requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle. «C’est Abdoulaye Faye le cerveau de l’affaire qui a commandité le kidnapping pour se faire de l’argent. Il était convenu avec Saliou Diallo d’aller récupérer l’argent et que Khadim Wagne se chargerait de garder le ressortissant malien. Abdoulaye avait affaire avec Abida Diallo mais vu que ce dernier avait disparu, ils ont séquestré Law Coulibaly. Le dessein criminel est avéré.

Pis, c’est après leur arrestation que le téléphone de la victime a été retrouvé », a estimé le Parquet. De l’avis des avocats de la défense qui ont, à tour de rôle, sollicité une application bienveillante de la loi en faveur de leurs clients, la peine requise par le représentant du Ministère public est excessive. Selon Me Macodou Faye, le dossier a été corsé par les éléments-enquêteurs. En attendant de rendre son intime conviction, la Chambre a mis l’affaire en délibéré au 27 septembre prochain.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

 

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