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Pour une souveraineté alimentaire en Afrique : Macky Sall montre la voie à suivre aux chefs d’Etat africains

Après le sommet africain sur le climat, le chef de l’Etat s’est rendu en Tanzanie pour prendre part au sommet sur les systèmes alimentaires en Afrique. Prenant la parole, le chef de l’Etat, qui a d’emblée  rappelé les estimations des Nations Unies qui font état de plus de 750 millions de personnes, dont près de 240 millions d’africains, vivant dans l’insécurité alimentaire, a souligné que « la faim en Afrique n’est pas seulement une préoccupation ; c’est aussi et surtout un grand paradoxe pour un continent de 1,4 milliard d’habitants et 30 millions de km2, disposant de 60% des terres arables non exploitées de la planète et d’abondantes ressources hydriques». En effet, de l’avis du président Macky Sall, « avec un potentiel aussi immense, l’Afrique ne devrait avoir ni faim ni soif. Bien au contraire, elle devrait pouvoir se nourrir et aider à nourrir le monde au lieu de continuer à importer, et pire encore, à dépendre de l’aide pour satisfaire l’essentiel de ses besoins alimentaires ».

«La faim en Afrique n’est pas seulement une préoccupation ; c’est aussi et surtout un grand paradoxe»

Sur les promesses dans la Déclaration de Maputo de juillet 2003, où les chefs d’Etat avait pris l’engagement d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture, le chef de l’Etat a informé que le Sénégal, a porté à 12% la part de l’agriculture dans le budget général d’investissement, et augmenté en deux ans de 75% le financement de la campagne agricole saisonnière : « Nos progrès sont réels, même si les défis à relever restent encore nombreux ».

A l’échelle africaine, souligne-t-il, « le Sénégal a organisé en janvier dernier le ‘’Dakar II agricole’’ en collaboration avec la BAD, après le Dakar I en octobre 2015. Dans un contexte de crise mondiale, Dakar II a remis l’objectif de souveraineté alimentaire au cœur de l’agenda continental, avec la participation de 34 Chefs d’Etat et de Gouvernement ».  Et en trois jours, se réjouit-il, « nous avons pu mobiliser un montant de 30 milliards de dollars pour aider à stimuler la production agricole et le commerce de produits alimentaires sur le continent. Depuis lors, ce montant est passé à 72 milliards de dollars.

«Valoriser davantage la recherche, améliorer la mécanisation agricole et la maîtrise de l’eau»

Macky Sall est convaincu que pour atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire, l’Afrique doit, d’abord, « valoriser davantage la recherche, améliorer la mécanisation agricole et la maîtrise de l’eau, et intensifier l’utilisation de méthodes et technologies modernes, y compris pour la transformation locale des produits ».

Ensuite, indique-t-il, elle doit « augmenter les superficies exploitées bien au-delà des petites fermes familiales ; d’où la nécessité d’aménagements fonciers qui concilient les besoins légitimes de l’agriculture familiale et ceux indispensables de l’agro business qui permet la production à grande échelle, installer des équipements de stockage et de conservation des produits pour éviter les pertes post récolte, et désenclaver les zones de production aux marchés, en renforçant les infrastructures de transport interne et d’interconnexion transfrontalière, afin de faciliter l’accès aux marchés, surtout à l’heure de la ZLECAf».

«Il urge de rompre avec les préjugés et les pratiques qui continuent d’exposer nos pays à la précarité alimentaire»

Enfin, poursuit-il, les autorités africaines doivent « soutenir les petits exploitants, notamment les femmes et les jeunes, par un encadrement et un financement adaptés à leurs besoins. Il faut, pour ce faire, vaincre les préjugés encore tenaces qui perçoivent l’agriculture comme une activité pour les pauvres, qu’on n’exerce que parce qu’on ne trouve rien d’autre à faire. Au contraire, la crise actuelle nous rappelle brutalement que l’agriculture, mise aux normes modernes, est un métier noble, une source d’opportunités et d’accomplissement social. C’est dire qu’aujourd’hui plus que jamais, il urge de rompre avec les préjugés et les pratiques qui continuent d’exposer nos pays à la précarité alimentaire, pour engager une véritable révolution agricole qui, au-delà de la résilience, nous mènera vers la souveraineté alimentaire et la conquête des marchés mondiaux.

Actusen.sn

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