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Pourquoi le Portugal est un champion (un peu) moche…

Symbole d’un Euro 2016 qui ne restera pas dans les annales du beau jeu, le Portugal a remporté son premier titre majeur malgré des prestations souvent décevantes.

Souvent placée, jamais gagnante, la Seleçao tient enfin sa revanche.

Quatre ans après avoir échoué aux tirs au but en demi-finale face à l’ogre espagnol (0-0, 4 tab à 2), douze ans après s’être fait piéger par la Grèce en finale de son Euro (1-0), seize ans après avoir été plombée par la main d’Abel Xavier dans les ultimes minutes de la prolongation en demi-finale face à la France (1-0 beo), trente-deux ans après avoir craqué déjà en toute fin de match en demi-finale face à ces mêmes Bleus (3-2 ap), la sélection portugaise tient enfin sa consécration européenne.

Une consécration bien plus méritée pour l’ensemble de son œuvre que pour ses prestations lors de l’Euro 2016.

Les hommes de Santos peuvent certes se prévaloir de l’avoir emporté en finale malgré la blessure de Cristiano Ronaldo, d’avoir fait preuve d’une belle solidité défensive en phase finale avec un seul petit but encaissé en 450 minutes de jeu ou d’avoir mis fin à 41 ans de malédiction contre les Bleus, certains chiffres tendent à prouver que ce Portugal ne marquera pas les mémoires.

Et ce d’autant plus après les sacres de l’Espagne (2008, 2010, 2012) ou de l’Allemagne (2014), bien plus impressionnantes.

Passage à 24 équipes oblige, ce sont désormais sept matches que les finalistes de l’Euro ont disputé. Sept matches pour une seule et unique victoire du Portugal dans le temps réglementaire. Un succès acquis par la Seleçao en demi-finale face au Pays de Galles (2-0).

Pour le reste après avoir enchaîné trois matches nuls lors de la phase de groupe et dû leur qualification pour la phase finale qu’à leur place parmi les meilleurs troisièmes, les Portugais se sont imposés dans les derniers instants de la prolongation face à la Croatie en huitièmes de finale (1-0), aux tirs au but face à la Pologne en quarts de finale (1-1, 5 tab à 3) et encore en prolongation en finale face aux Bleus (1-0).

Et le parcours chaotique des Portugais durant cet Euro est d’autant plus à souligner qu’ils n’y ont pourtant pas affronté de cadors européens.

Après avoir bénéficié d’un tirage au sort pour le moins clément pour la phase de groupes avec l’Autriche, l’Islande et la Hongrie à son menu, la Seleçao a en effet évité l’Espagne pour la Croatie, affronté la Pologne puis joué le Pays de Galles plutôt que la Belgique avant de retrouver la France.

Si l’on s’en réfère à l’index Fifa, le classement moyen des adversaires du Portugal était donc 22e. A comparer à la 14e place moyenne des adversaires de l’Espagne en 2012, à la 15e de ceux de 2008, à la 14e des adversaires de la Grèce en 2004 ou à la 11e place de ceux des Bleus en 2000, vainqueurs à la suite de l’Espagne, du Portugal et de l’Italie…

Malgré la présence de Cristiano Ronaldo, c’est bien grâce à sa défense que la Seleçao a décroché son titre de champion d’Europe. CR7 a eu beau sortir d’une saison à 51 buts en 48 matches avec le Real, le triple Ballon d’Or n’a pas affolé les compteurs à l’Euro, se contentant de trois réalisations en sept matches, et l’attaque portugaise est le plus souvent apparue souffreteuse. A tel point qu’avec 8 buts en 7 matches, soit 1,14 but de moyenne par match, le Portugal affiche la plus faible moyenne de buts d’un vainqueur de l’Euro.

Même la Grèce, restée dans les mémoires pour son style minimaliste, avait fait mieux avec 7 buts en 6 matches, soit 1,17 but par match. Et on ne parle pas de l’Espagne et ses 2 buts de moyenne en 2008 et 2012 ou de la France et ses 2,17 buts de moyenne en 2000. Et en 1984, Michel Platini, en cinq matches, avait finalement marqué plus de buts (9) à lui seul en seulement cinq matches…

Actusen.com avec football.fr

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