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Poursuivis pour charlatanisme et pour escroquerie : Ibrahima Hann et Thierno Ly écopent chacun de 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme

C’est une affaire d’escroquerie et de charlatanisme qui a atterri à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Les sieurs Ibrahima Hanne et Thierno Ly ont été traînés devant le juge pour répondre desdits délits qui leur sont imputés.

Leur victime est un commerçant, vendeur de friperie établi au marché Colobane de Dakar. Atou Mbaye qui avait fait un prêt de 25 millions à la banque pour renforcer son magasin s’est malheureusement retrouvé dans une piètre situation financière. C’est ainsi qu’il est parti solliciter des prières chez Ibrahima Hann pour que son commerce devienne florissant et qu’il rembourse sa dette. Ibrahima lui a fait croire qu’il peut l’aider à amasser une fortune grâce à son pouvoir mystique. Pour ce faire, il lui a donné une potion qui était destinée à l’envoûter. C’est après avoir utilisé ce liquide qu’il a cessé d’être maître de ses actes. C’est ainsi qu’Ibrahima Hann, de connivence avec Thierno Ly, a réussi à lui subtiliser des millions de francs.

Atou Mbaye, partie civile : «il m’a donné un remède liquide avec lequel je devais m’enduire le corps. C’est au moment où je l’ai appliqué que j’ai perdu la raison»

Devant la barre, Atou Mbaye, affecté par sa situation, n’a pas raté ses bourreaux. Selon lui, ce sont des charlatans et des imposteurs. «Ils m’ont dérobé  tous mes biens.  J’ai été grugé de plus de 60 millions. J’avais fait un prêt de 24 millions à la banque. Je suis allé solliciter Ibrahima Hann afin qu’il rende mon commerce florissant. Ce qu’il a accepté en me promettant que d’ici peu, mes affaires marcheront. Il m’a donné un remède liquide avec lequel je devais m’enduire le corps. C’est au moment où j’ai appliqué le remède que j’ai perdu la raison. Il me demandait incessamment de l’argent. Inconscient, je lui remettais de fortes sommes sans piper mot. Je les lui donnais soit par transfert ou à main nue, jusqu’à atteindre la somme de 65 millions. Depuis le Magal de Touba, il ne s’est jamais passé un jour sans qu’il ne me demande de l’argent », peste-il.

Au plaignant d’ajouter : «Pour  m’appâter, il a fait venir son complice en me faisant croire que c’est lui qui doit achever le travail. Pendant 20 jours, c’est moi qui payais sa chambre d’hôtel sis à Cambérène. Ils m’ont dépouillé de tous mes biens. Mon commerce, jadis florissant, a décliné».

Les prévenus ont, tous les deux, démenti les accusations de la partie civile

Prenant la parole, l’un des accusés a démenti toutes ces allégations. D’après lui, il n’a reçu de la partie civile que la somme de 150.000 francs. « Quand il est venu me consulter, il voulait que je l’aide doublement. Premièrement, Il m’a fait savoir qu’il avait fait un prêt de 24 millions à la banque et aimerait que je lui fasse des prières afin que son business prospère. Deuxièment, il voulait que je lui donne un remède qui va permettre à sa femme d’enfanter. Parce que, dit-il, cette dernière faisait toujours des avortements. Je lui ai donné de l’eau bénite et une poudre qu’il va mélanger avec leurs repas », se défend Ibrahima Hann.

Pour sa part, l’autre accusé, Thierno Ly, a également réfuté les faits qui lui valent sa comparution. Il soutient n’avoir vu Atou que deux fois, par contre, il n’a reçu que 150.000 francs pour la commission. « C’est Ibrahima Hann qui m’a appelé afin que je l’aide. Je n’ai jamais donné de ‘’ Saafara’’ à Atou. Je faisais seulement des wirds », se lave-t-il à grande eau. Le juge, pas convaincu, lui a fait savoir que s’il ne s’agissait que des wirds, il n’aurait pas besoin de venir jusqu’à Dakar. Cela étant, il donne à chacun des prévenus une feuille blanche afin qu’il lui écrive la sourate Fatiha. Ce qu’ils ont accepté volontiers.

Me Assane Dioma Ndiaye, conseil de la partie civile : «le préjudice est énorme. Les faits d’escroquerie et de charlatanisme se justifient pleinement»

Prenant la parole, l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, a considéré que le préjudice est énorme. Les faits d’escroqueries et de charlatanisme se justifient pleinement. Il a ainsi demandé au tribunal de recevoir la constitution de partie civile de son client de lui payer la somme de 60 millions de francs en guise de dommage et intérêt.

Les avocats de la défense, en l’occurrence Me Ciré Cledor Ly et Me Iba Mar Diop, ont demandé que les mis en cause soient renvoyés des fins de la poursuite sans peine ni dépens et débouter la partie civile de toutes ses demandes.

Après délibéré, le tribunal a déclaré les prévenus coupables avant de les condamner à 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme. Ils doivent également verser la somme de  5 millions au plaignant à titre de dommage et intérêt.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire Actusen.sn

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