Même si Cheikh Oumar Niabaly est blanchi par le tribunal des flagrants délits, le sieur Cassy reste persuadé que celui-ci a usé de pouvoir surnaturel avant de soutirer de l’argent à sa fille. Les faits se sont déroulés à Yeumbeul, le 18 avril dernier.
L’histoire de la magie opérée dans les espaces publics afin de dépouiller d’honnêtes citoyens court les rues. La fille du sieur Cassy en a fait la preuve. Âgé de 16 ans, la gamine est, selon son père, toujours traumatisée par sa mésaventure. Pour cause, elle n’a pas comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits. Selon l’économie des faits, un étranger qui n’est personne d’autre que Cheikh Oumar Niabaly, d’après le monsieur, a usé de moyens surnaturels afin de soutirer de l’argent à la gamine. Commerçant domicilié à Yeumbeul, ce trentenaire est accusé d’avoir envoûté l’adolescente avant de le dépouiller de tous ses biens.
Sous les directives de la sœur, celle-ci s’est rendue chez elle chercher de l’argent. Alors que son bourreau l’attendait tranquillement auprès de la maison, elle est ressortie avec toute son économie qu’elle gardait dans sa tirelire avant de le lui céder. Ce n’est qu’une heure après que les flics ont extirpé Cheikh Oumar Niabaly de la foule qui s’est jetée sur lui, suite à l’alerte de Cassy, le père de la victime.
Comparu devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, Cheikh Oumar a catégoriquement nié les chefs d’accusation. Selon lui, « la foule l’a attaqué et battu lorsqu’il était avec la fille à qui il demandait de l’argent pour acheter à manger. Je l’attendais à côté de chez elle avant que je ne sois sévèrement battu. C’est la police qui m’a extirpé de la foule à la date du 18 avril. Je lui ai seulement demandé de l’argent pour manger et les gens n’ont pas compris et ils ont commencé à me lyncher. Je n’ai rien reçu de la fille. Elle habite à côté ». Cependant, Cassy balaie d’un revers de main ces propos et il dira : « ma fille avait une petite tirelire pour garder de l’argent et qui contenait 70 mille francs. Il l’attendait devant la maison pour récupérer l’argent. Et moi je suis arrivé chez moi vers 18h. Et c’est là que ma fille m’a expliqué les faits ». A cet effet, le ministère requiert l’application de la loi. Mais la défense clame la relaxe pure et simple.
Selon Me Martin Diatta, la fille jusqu’à ce jour n’a jamais été auditionnée. Pis, la personne qui a reçu l’enfant a constaté sa panique. «Le prévenu vous a donné des explications qui peuvent paraître extravagantes. Ce qui s’est passé c’est que cet étranger a abordé la fille dans la rue pour lui demander à manger. On nous dit que la fille a été abordée par cette personne qui lui a dit qu’elle possède. Paniquée, elle en a parlé à sa mère. Elle lui demande de sortir afin de l’identifier. C’est là qu’elle a crié au voleur avant qu’il ne soit lynché », renseigne la robe noire. Finalement, le tribunal après en avoir délibéré, relaxe Cheikh Omar Niabaly au bénéfice du doute.
Aissatou TALL (Actusen.sn)