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Procès dans l’affaire Sweet-Beauty, dossier de diffamation, discours violents à l’endroit du régime… : Marwane Ben Yahmed diagnostique les failles de Ousmane Sonko

Invité de l’émission ‘’Grand Jury’’ de la Rfm, ce dimanche, le directeur de publication ‘’Jeune Afrique’’ est longuement revenu sur l’affaire Ousmane Sonko condamné à  deux mois de prison avec sursis dans le procès en diffamation qui l’oppose au ministre du Tourisme et à 2 ans de prison ferme dans le dossier Sweet Beauty. Face à ces dossiers judiciaires, Marwane Ben Yahmed pense que l’avenir immédiat judiciaire et électoral du leader de Pastef semble compliqué. «Son avenir immédiat me semble un peu compliqué, judiciaire comme électoral, d’autant que, comme il n’a plus, aujourd’hui l’argument du troisième mandat que les autres opposants qui faisaient preuve de solidarité avec lui se frottent les mains de sa situation, parce qu’ils n’ont plus l’opposant numéro un dans les pattes, et que donc, il y a une place à prendre dans la compétition électorale,  donc je crains pour lui qu’il se retrouve un peu seul, en dehors de ses troupes», commente-t-il.

«Son avenir immédiat me semble un peu compliqué, judiciaire comme électoral et je crains pour lui qu’il se retrouve un peu seul, en dehors de ses troupes»

Concernant l’arrestation du maire de Ziguinchor qui n’est toujours pas effective malgré la décision de la justice, Marwane Ben Yahmed estime que le pouvoir lui-même ne sait pas très bien quoi faire avec ce dernier. «C’est compliqué. Dès que vous vous rendez ou si vous êtes arrêté, on refait votre procès. C’est quand même assez particulier, je ne crois pas que ça existe ailleurs dans le monde. Donc, il y a cette équation aujourd’hui. On voit que le pouvoir ne s’est pas très bien quoi faire avec lui, que lui-même a l’air les idées entre se rendre et ne pas se rendre», souligne-t-il. A en croire le directeur de publication ‘’Jeune Afrique’’, «je pense que dans sa trajectoire personnelle, il préférerait, peut-être d’être arrêté.  Mais, en tout cas, on voit là qu’il y a une situation qui n’est pas normale. Quel que soit ce que l’on pense de sa condamnation, quand vous êtes condamné, partout dans le monde, vous êtes arrêté et vous effectuez votre peine. Ou alors, vous allez en cassation. Mais là on est dans une phase où il ne se passe rien, une phase d’attente».

«On voit que le pouvoir ne s’est pas très bien quoi faire avec Ousmane Sonko, que lui-même a l’air les idées entre se rendre et ne pas se rendre»

Quid du dossier de diffamation ? Marwane Ben Yahmed explique : «Tout le monde parle de l’affaire Adji Sarr, mais là où Ousmane Sonko a commis une erreur, c’est vraiment dans l’affaire Mame Mbaye Niang. Parce qu’il a fait n’importe quoi avec son rapport, en accusant Mame Mbaye Niang de détournement, sans preuves. Partout sur la planète ça s’appelle de la diffamation. Donc, il a, quelque part, tendu le bâton pour se faire battre». «Maintenant, après que ses adversaires aient sauté sur l’occasion pour le rendre inéligible, c’est aussi une évidence. Je ne dis pas que c’est normal, mais ils sont engagés dans un combat. Dans un combat les règles ne sont pas toujours très moralement acceptables, et que lui a engagé un bras de fer très violent, il faut quand même, là aussi, remettre les responsabilités chez tout le monde», ajoute-t-il. Le directeur de publication de ‘’Jeune Afrique’’ a aussi déploré la posture adoptée par le maire de Ziguinchor qui, dit-il, tient des discours violents à l’endroit du gouvernement.

«Ousmane Sonko est entré dans une posture, qui est son choix stratégique de guerre à tout prix. Toutes ses déclarations, n’importe où, ailleurs en Afrique, il aurait déjà été incarcéré sur ses seules déclarations et menaces de mort…»

«Les morts, dont vous avez parlez, les manifestations qui ont dérapés, les saccages qu’il y a eu à Dakar,  les actes de vandalisme, quelque parts quand vous envoyez, vous-même, responsable politique, des jeunes en les appelant à l’insurrection, je ne pense pas qu’on puisse se féliciter d’un tel comportement. En tout cas je ne pense pas que c’est ce que l’on attend de nos dirigeants politiques quels qu’ils soient. Encore une fois je n’ai pas de jugement sur le fond de l’affaire, mais je trouve qu’il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas, et quand vous êtes un politique, vous êtes là pour élever le niveau du débat», signale-t-il. «Et je ne crois pas qu’il ait été très bon là-dedans. Il est entré dans une posture, qui est son choix stratégique de guerre à tout prix. Il a eu des propos très menaçants et violents vis-à-vis du chef de l’Etat. Si vous vous rappelez toutes ses déclarations, n’importe où, ailleurs en Afrique, il aurait déjà été incarcéré sur ses seules déclarations et menaces de mort etc», conclut-il.

Actusen.sn 

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