L’indemnisation des ex-détenus et victimes de violences préélectorales est au cœur des préoccupations du député investi par la coalition ‘’Takku Wallu’’. Abdou Mbow, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a adressé une question écrite relative aux décrets d’avance, notamment le décret n°2024-1499 du 31 juillet 2024. A cet effet, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale sous le défunt régime a rappelé que le 30 juillet 2024, un arrêté ministériel n°017450 a été pris par le ministre en charge des Solidarités, fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du comité chargé de proposer une assistance aux ex détenus. « Cependant, le lendemain, soit le 31 juillet 2024, un décret d’avance n°2024-1499 a été signé, autorisant un engagement et l’ouverture d’un crédit de paiement de 848 070 280 FCFA », relève-t-il.
Ainsi, « je souhaiterais savoir si cette somme a effectivement été utilisée pour indemniser les « ex détenus et autres victimes des violences pré-électorales ». Dans l’hypothèse où cela serait confirmé, je me permets de souligner qu’à la date du 31 juillet 2024, le recensement des bénéficiaires n’était même pas encore exhaustif ». Par conséquent, le très proche collaborateur de l’ancien Chef de l’Etat Macky Sall souhaiterait savoir « en quoi une telle action justifiait une urgence impérieuse d’intérêt national, au point de provoquer la prise d’un décret d’avance ».
« Je vous invite, dans ce cadre, à prendre connaissance de l’alinéa 1 de l’article 23 de la LOLF 2020-07, qui constitue le fondement législatif des décrets d’avance : « Article 23. – En cas d’urgence ou de nécessité impérieuse d’intérêt national, des crédits supplémentaires peuvent être ouverts par décret d’avance. » »
Par ailleurs, Abdou Mbow a mis l’accent sur trois autres décrets d’avance, ratifiés lors du vote de la loi de finances rectificative à l’Assemblée nationale.
« Je tiens à rappeler que votre majorité a ratifié, lors du vote de la loi de finances rectificative, trois décrets d’avance, sans que vous ayez pris la peine de nous exposer leur contenu. Le peuple jugera, mais à travers cette question orale, vous avez l’opportunité de l’informer sur le contenu de ces décrets, leur portée sociale et leur caractère urgent ».
Enfin, conclut-il, « lors des discussions en commission, nous avions compris que les élections législatives avaient été financées grâce à la prise d’un décret d’avance. Voulez-vous nous le confirmer ? Si tel est le cas, pourquoi avez-vous volontairement violé I’article 23 de la LOLF, qui vous oblige à proposer la ratification de ce décret lors de la « plus prochaine loi de finances », qui en l’occurrence est la LFR ? »