Le président français a encore brillé, ce lundi lors de la conférence des ambassadeurs, par sa condescendance envers les Etats africains. Interpellé sur le retrait des troupes militaires françaises d’Afrique, Emmanuel Macron a, tant bien que mal, caché son amertume, mais avec une discourtoisie qui frise le manque de respect envers ses homologues africains qu’il a traité d’ingrats. Parce que, dit-il, ils n’ont pas dit merci à la France. Mais la réponse du côté du berceau de l’humanité n’a pas tardé et elle est bien envoyée et porte l’empreinte d’Ousmane Sonko. D’emblée, le Premier ministre a apporté un démenti à toute négociation soulevée par le Chef de l’Etat du pays de Marianne.
« Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases français aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France. Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur de l’annonce à ces pays africains. Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain », proteste le chef du parti Pastef.
Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain
Quant à la thèse selon laquelle aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain, si la France ne s’était déployée, Sonko objecte que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. « Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye, avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel ».
Pour en revenir aux relations France-Afrique, Ousmane Sonko renvoie son vis-à-vis qui semble frappé d’une amnésie rétrograde à un passé assez récent. En l’occurrence, le massacre des tirailleurs au camp Thiaroye le 2 décembre 1944, par la France. « C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande », a-t-il envoyé.
« La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye »
En présentant sa vision de la politique étrangère, ce lundi, lors de a conférence des ambassadeurs, le président Macron a évoqué la question du retrait des troupes françaises d’Afrique. A ce sujet, le locataire de l’Elysée dira : « la France a eu « raison » d’intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme depuis 2013, mais les dirigeants africains ont oublié de nous dire merci ». Emmanuel Macron ajoute : « aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui avec un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée. Ce n’est pas grave, ça viendra avec le temps. Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise ».
Actusen.sn