Sa Majesté le roi Mohamed VI ne sera pas à Dakar. Sa visite, initialement prévue hier, a été finalement reportée à une date ultérieure. Mais, quelques Sénégalais vivant au Maroc ont fait part de leurs difficultés en terre chérifienne. Pour raffermir les liens entre le Maroc et le Sénégal, nos compatriotes aimeraient que les autorités en tiennent compte.
Le Roi Mohamed VI était attendu à Dakar, ce mercredi. Mais Actusen a appris le report de la visite à une date ultérieure. Sa Majesté était annoncée à Dakar dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail. Si, en 2021, 50 000 voire 60 000 Sénégalais vivaient au Maroc, il n’en demeure pas moins que la communauté sénégalaise y a fortement augmenté avec un lot de problèmes.
Marième Mbaye, 41 ans : «J’ai travaillé pendant 8 ans dans un centre d’appel et régulièrement déclarée. Sauf qu’à mon retour au Sénégal où je travaille maintenant pour la même boite, je peine à voir mon argent transféré au Sénégal au motif que je devais passer 10 ans au Maroc à défaut d’avoir 65 ans»
Parmi les Sénégalais établis au Royaume chérifien, figure Marième Mbaye, 41 ans, qui a cumulé 10 longues années à Rabat. Contactée par téléphone, elle se désole : «Comme au Sénégal, il y a une sorte d’IPRES (Institution de prévoyance retraite du Sénégal) au Maroc. On parle de CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale). J’ai travaillé pendant 8 ans dans un centre d’appel et régulièrement déclarée. Sauf qu’à mon retour au Sénégal où je travaille maintenant pour la même boite, je peine à voir mon argent transféré au Sénégal au motif que je devais passer 10 ans au Maroc à défaut d’avoir 65 ans.»
Carte de séjour marocain : «Un véritable parcours du combattant»
Également téléconseillère dans un Centre d’appel basé à Rabat, Awa Diop, qui en est à sa douzième année au Maroc, actuellement en vacances à Dakar, aborde le problème lié à la carte de séjour. Au bout du fil, elle nous confie : «Avoir la carte de séjour marocain relève d’un véritable parcours du combattant. Or, pour travailler, on en exige de vous une. S’ajoutent à cela, un contrat de bail, une facture d’électricité à votre nom, trois derniers bulletins de salaire, une attestation de travail, un casier judiciaire, un compte bancaire, etc.»
Et notre interlocutrice de relever la complexité, très souvent, de bénéficier de ce sésame. «C’est difficile, voire impossible de l’avoir dans les délais requis. Pour l’avoir, d’emblée, il faut faire un certain temps dépassant au moins trois mois au Maroc. Or, à peine arrivé, il est rare de trouver dare-dare du travail à-même de disposer de 3 bulletins de salaire. A défaut, on vous demande de sortir du pays pour revenir. Et pour cela, il faut se payer un billet aller-retour.»
Marième Mbaye propose la signature d’une convention entre le Sénégal et le Maroc allant dans le sens de la prise en compte de ces imprévus liés à la cotisation dans la CNSS. Quant à Awa Diop, elle demande aux autorités sénégalaises de porter sa voix auprès de Sa Majesté, le Roi Mouhamed VI afin de bien vouloir faciliter l’obtention de la carte de séjour, nécessaire pour trouver un emploi.
Awa Diop : «Les Marocains ne veulent plus louer leurs appartements aux Noirs. D’ailleurs, ils vous préviennent en écrivant sur les devantures qu’il est strictement interdit de louer les appartements aux Africains’’. C’est le cas à Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir…»
Ce ne sont pas les seules difficultés auxquelles font face nos compatriotes. Trouver un logement fait aussi défaut. Awa Diop : «Les Marocains ne veulent plus louer leurs appartements aux Noirs. D’ailleurs, ils vous préviennent en écrivant sur les devantures qu’il est strictement interdit de louer les appartements aux Africains’’. C’est le cas à Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir… »
Ce n’est pas tout, puisqu’il n’existe pas au Maroc une possibilité de transférer de l’argent vers un pays étranger, à quelques exceptions près. Les Sénégalais qui s’y trouvent sont obligés de se rabattre sur les formes clandestines d’envois comme la Hawala (transfert d’argent en arabe), système parallèle, opaque et illégal de transfert d’argent. A noter que les étudiants sénégalais vivant au Maroc demandent aussi l’accès facile à la carte de séjour pour trouver un job…
Actusen.sn
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