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Taxe annoncée sur le mobile money : le coup de gueule du Parti socialiste

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Par la voix de son porte-parole, Abdoulaye Willane, le Parti socialiste a vigoureusement réagi à la taxe annoncée sur le mobile money. Voici l’intégralité du communiqué rendu public.

«Mes chers compatriotes,

Le gouvernement envisage d’imposer une taxe sur les transferts d’argent entre citoyens, par exemple 50 F CFA pour chaque 10 000 F CFA envoyés. Derrière cette apparente “petite taxe”, il y a une réalité choquante : c’est une double imposition. Pourquoi ? Parce que l’argent que nous transférons à nos proches est déjà prélevé à la source par l’impôt sur le revenu, les cotisations sociales, la TVA et autres prélèvements. Taxer à nouveau cet argent lorsqu’il circule d’un citoyen à un autre, c’est prendre deux fois sur la même somme. Au Sénégal, la solidarité familiale et communautaire n’est pas un luxe, c’est une condition de survie pour des millions de ménages. Chaque jour, des frères soutiennent leurs sœurs, des parents envoient à leurs enfants, des jeunes assistent leurs aînés.

En taxant ces transferts, l’État ne touche pas seulement un flux financier, il pénalise un lien social vital. Une taxe injuste et inefficace. Injuste, car elle frappe davantage les ménages modestes, qui consacrent déjà une part énorme de leurs revenus aux besoins essentiels. Inefficace, car elle risque de détourner les citoyens du système officiel pour passer par des circuits informels, ce qui réduira au final les recettes fiscales. Dangereuse, car elle renforce la défiance entre l’État et ses citoyens. Or, une fiscalité rejetée par le peuple est une fiscalité qui échoue. Nos voisins ghanéens ont tenté une taxe similaire, l’“e-levy” sur les transferts électroniques. Le résultat a été désastreux : les recettes attendues se sont effondrées (à peine 12 % des prévisions).

La population a rejeté cette taxe, et les transactions ont chuté. Ce qui devait rapporter a au contraire appauvri les citoyens et fragilisé la confiance envers l’État. Sur les Diaspora Bonds et Patriotes Bonds : une hérésie économique Le Parti Socialiste alerte également sur les dangers des projets de Diaspora Bonds et de Patriotes Bonds. Par ces instruments, l’État s’érige en banque d’État, en concurrence directe avec les banques commerciales et le marché financier régional. Il cherche à capter l’épargne des ménages et des entreprises – une épargne normalement destinée à l’investissement productif et à la consommation. C’est une concurrence déloyale, illégale et non économique, car le Trésor public n’a pas pour vocation de faire de l’intermédiation financière.

Sa mission est claire : à partir des recettes fiscales, des emprunts classiques et des dons, financer le fonctionnement et l’investissement public. En détournant l’épargne nationale vers des produits d’endettement incertains, le gouvernement crée un double forfait : d’une part une ponction supplémentaire sur les revenus déjà imposés, d’autre part un désordre inédit dans l’histoire économique de notre pays. Le PS rappelle que le socialisme, c’est la lutte contre les inégalités, pas leur aggravation. Or, ces mécanismes accroissent la pression fiscale et financière sur les plus modestes, tout en affaiblissant les banques et entreprises qui devraient être soutenues dans leur rôle de création de richesse. Le PS dit NON à la double imposition des citoyens et à la dérive du Trésor vers une concurrence illégale avec les banques.

Nous appelons à cibler les vrais gisements fiscaux : évasion des grandes entreprises, exonérations abusives, corruption ; protéger les ménages : la fiscalité ne doit pas devenir un fardeau insupportable pour ceux qui n’ont que leur salaire ou leurs petits revenus ; réformer avec justice et concertation : associer la société civile, les syndicats, les acteurs économiques avant toute décision. Taxer les transferts familiaux, c’est taxer deux fois les mêmes revenus. Lancer des Diaspora Bonds ou Patriotes Bonds, c’est concurrencer illégalement les banques et détourner l’épargne des citoyens. Ces mesures sont injustes pour les ménages, dangereuses pour la cohésion sociale, et destructrices pour l’économie nationale. Le Parti Socialiste appelle le gouvernement à renoncer à ces orientations et à bâtir une fiscalité qui soit un contrat de confiance, pas un instrument de prédation».

Actusen.sn

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