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Venu soutenir sa mère poursuivie pour escroquerie : Yatma Niang se retrouve en prison après avoir interrompu le réquisitoire du procureur

Venu assister au procès de sa mère, Yatma Niang ne s’attendait sans doute pas à se retrouver lui-même à la barre. Pourtant, une intervention impromptue depuis le banc du public a suffi à changer le cours de sa journée. Accusé d’avoir tenu des propos irrespectueux envers le procureur, il a été jugé pour outrage à magistrat. Malgré les tentatives de la défense pour plaider l’émotion, le tribunal a tranché. Il a écopé de six mois de prison, dont dix jours ferme. 

L’audience du jour aurait pu suivre son cours sans anicroche, mais un incident inattendu est venu perturber le déroulement du procès. Yatma Niang, simple spectateur venu soutenir sa mère poursuivie pour escroquerie, s’est retrouvé au centre d’une toute nouvelle affaire judiciaire. Depuis les rangs du public, quelques mots de trop ont suffi à le propulser de l’autre côté de la salle, cette fois en tant que prévenu. L’affaire initiale concernait un litige financier. Une somme de trois millions de francs CFA que la mère de Yatma Niang était accusée d’avoir indûment perçue. Mais au fil de l’audience, ce n’est plus seulement elle qui a retenu l’attention du tribunal.

Agacé par le déroulement des débats, son fils a laissé éclater son mécontentement en lançant des propos jugés offensants à l’encontre du représentant du ministère public. «J’étais témoin à la gendarmerie. J’ai tous les documents prouvant que ce terrain nous appartient !», s’est-il exclamé, se référant à un différend foncier lié à l’affaire de sa mère. Le procureur, prenant ces paroles comme un affront, a immédiatement réagi. «Même si vous le jugez uniquement pour trouble, je vais ordonner son arrestation», a-t-il déclaré, annonçant l’ouverture d’une procédure pour outrage à magistrat. Un rappel à l’ordre ferme, justifié, selon lui, par la nécessité de préserver l’autorité du tribunal.

Dans son réquisitoire, il a requis une peine de six mois de prison, insistant sur l’importance de maintenir le respect dû à l’institution judiciaire. Face à cette fermeté, la défense a tenté d’apaiser les tensions. L’un des avocats du prévenu a plaidé la clémence, soulignant l’émotion qui animait son client : «Il n’avait aucune intention de nuire à l’image de la justice. Il traverse une période éprouvante avec le procès de sa mère. Il mérite qu’on prenne en compte cette situation.» Des arguments qui ont partiellement trouvé écho auprès des magistrats. Après délibération, le tribunal a condamné Yatma Niang à six mois de prison, assortis de dix jours ferme. Un rappel que, dans l’enceinte du tribunal, chaque mot prononcé peut peser lourdement sur le sort de celui qui le dit.

Aïssatou TALL (Actusen.sn)

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