Mouhamed Niang risque 5 ans d’emprisonnement ferme si le juge suit le réquisitoire du ministère public. Écroué depuis mars 2020, l’accusé a finalement fait face hier, aux juges de la Chambre Criminelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Il lui est reproché les chefs de détournement de mineure, viol et pédophilie. Mouhamed avoue avoir eu des rapports sexuels avec la partie civile qui à l’époque avait 16 ans.
- A. N. Ndiaye ne se doutait pas qu’en rentrant tardivement dans la nuit 24 mars 2020, qu’elle allait tomber sur son bourreau. En effet, la demoiselle qui habite au quartier Thiawlene de Rufisque, comptait se rendre chez sa grand-mère à Diokoul. C’est ainsi qu’il a rencontré Mouhamed Niang. Celui-ci dans un premier temps lui propose de la ramener chez sa grande sœur. Mais, il a changé d’avis et a conduit la jeune fille qui avait à l’époque 16 ans, chez lui. Dans la chambre qu’il partage avec un de ses amis, il entretient des rapports sexuels avec l’adolescente. Quand son ami et lui ramenaient la fille, ils aperçoivent le père de celle-ci. Pris de panique ils prennent la fuite et abandonnent la mineure qui s’est réfugiée derrière une grotte. Elle ne voulait en aucun cas être vu par son père au risque d’être bastionnée.
Malheureusement n’ayant nulle part où aller, elle s’est résolue de retourner chez elle et subir les assauts de son père. Son oncle l’ayant soupçonné de passer la nuit avec un homme elle est conduite à l’hôpital par sa mère. Une conjonction sexuelle a été décelée avec une déchirure ancienne de l’hymen. La jeune fille accuse Mouhamed Niang qui a été cueilli et placé sous mandat de dépôt depuis 2020. Face aux juges de la chambre criminelle du tribunal de Dakar, Mouhamed Niang conteste les faits de détournement de mineur et de viol qui lui sont reprochés. Toutefois, il reconnaît avoir entretenu des rapports sexuels avec N. A. N. Ndiaye. Pour la défense, il déclare qu’il a été provoqué par la fille qui a enlevé son pantalon en lui proposant d’avoir des rapports intimes avec lui. Ignorant la minorité de celle-ci, il est passé à l’acte. Il révèle aussi qu’au lendemain, il a ramené la fille chez elle mais elle a pris la fuite.
Mais cette dernière a réfuté les allégations de l’accusé. Elle déclare fermement qu’elle a été violée par Mouhamed Niang. Des propos contradictoires à ceux consignés dans le Pv d’enquête. «Le jeune frère de mon père me frappait en disant que j’avais passé la nuit avec un homme, mais je n’ai jamais dit que j’étais violée. J’ai subi les assauts de mon oncle, c’est par la suite qu’on m’a amené à l’hôpital», avait-elle déclaré. Le représentant du ministère public a requis 5 ans de prison contre l’accusé Mouhamed Niang pour viol et détournement de mineur.
Les avocats de la défense ont sollicité l’acquittement de leur client. «Elle tergiverse depuis le début. La peine encourue est lourde. Je vous demande de l’acquitter purement et simplement à titre principal, et au bénéfice du doute à titre subsidiaire. Pour le détournement de mineure, on n’a pas l’acte d’état-civil qui nous permet de déterminer la minorité de la partie civile. Et c’est l’intention qui détermine l’infraction. Il n’avait aucune intention de détourner la partie civile», a plaidé Me Khady Sene. Son confrère Me Ibrahima Mbengue de poursuivre : «il résulte du dossier qu’il n’y a point viol. Pour le détournement de mineur, la fille avait fugué. Elle n’était pas sous l’autorité de ses parents. C’est elle-même qui a pris le risque de sortir. Et ce n’est pas nous qui l’avons aidé à se soustraire de l’autorité de ses parents. On ne l’a pas enlevé et on ne l’a pas détourné». La chambre rendra sa décision le 10 septembre.
Aissatou TALL (Actusen.sn)