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Inde-Pakistan: les deux pays jouent l’apaisement

Entre l’Inde et le Pakistan les tensions restent fortes, ce jeudi 28 février. Après le raid aérien de l’armée indienne contre un camp d’entraînement jihadiste en territoire pakistanais mardi matin, Islamabad a répliqué dès le lendemain, lançant sa propre offensive aérienne le long de la frontière. Deux avions de chasse de l’armée indienne ont été abattus lors de ces combats, et l’un des pilotes a été fait prisonnier. Malgré cette escalade du conflit, les deux puissances nucléaires affirment vouloir éviter une nouvelle guerre.

Après un début de semaine sur le pied de guerre, l’heure semble désormais à l’apaisement entre l’Inde et le Pakistan. L’Inde était en état d’alerte mercredi après l’incursion de l’armée de l’air pakistanaise sur son territoire mardi matin. Neuf aéroports du nord du pays avaient été fermés avant d’être rouverts en fin d’après-midi. New Delhi a par ailleurs confirmé que le pilote de l’un de ses Mig-21 abattus par l’armée pakistanaise avait été capturé par cette dernière. Islamabad et New Delhi ont toutefois affirmé vouloir éviter que la situation ne dégénère.

La ministre indienne des Affaires étrangères a déclaré que l’Inde voulait « éviter une escalade de la situation ». Côté pakistanais, le Premier ministre Imran Khan a lancé une invitation au dialogue à l’Inde sur la question du terrorisme et mis garde contre les conséquences de « mauvais calculs » dans cette situation. Le porte-parole de l’armée pakistanaise a également déclaré qu’Islamabad « ne voulait pas s’aventurer sur le sentier de la guerre ». Sur Twitter de nombreux indiens et pakistanais ont également posté des messages avec le hashtag #SayNoToWar – dites non à la guerre – le mercredi 27 février.

Le premier ministre indien ne s’exprime pas

Le Premier ministre indien, M. Modi qui avait déclaré mardi après les bombardements indiens sur des présumés camps d’entraînements jihadistes que l’Inde était « dans de bonnes mains » n’a pas eu le temps de triompher longtemps. Il ne s’est pas exprimé ce mercredi, contrairement donc à son homologue pakistanais. Il a tenu une réunion d’urgence à sa résidence avec les chefs de la marine, de l’armée de terre et de l’armée de l’air.

Ses détracteurs accusent le Premier ministre indien d’avoir utilisé l’attentat au Cachemire du 14 février à des fins électorales, à l’approche des législatives de mai prochain. Si de nombreux Indiens estimaient que l’Inde se devait de répondre, M. Modi avait en tout cas immédiatement promis des représailles de l’Inde, qu’on a donc vu mardi 26 février, au matin. Mais c’est un engrenage dangereux et difficile à maîtriser, comme l’a fait remarquer son homologue pakistanais.

Une escalade relativement contenue

L’offensive aérienne indienne était la première en territoire pakistanais depuis la guerre de 1971, donc, symboliquement, un nouveau palier a été franchi dans le conflit indo-pakistanais. Mais l’Inde a bien tenu à préciser qu’elle avait ciblé les terroristes responsables de l’attentat au Cachemire indien du 14 février, et non des installations militaires. De son côté, le Pakistan affirme que l’armée indienne n’a pas fait de victimes lors de cette opération.

Ainsi, l’Inde montre qu’elle agit face aux terroristes basés au Pakistan sans pour autant commettre d’acte de guerre à proprement parler. Et le Pakistan, en niant le bilan de cette incursion, évite d’être obligé de lancer une réelle offensive contre l’Inde. Un expert sur la question, contacté mardi 26 février, avait d’ailleurs prédit que la réaction pakistanaise se ferait le long de la frontière. C’est une escalade, c’est certain, mais elle reste pour l’instant dans le schéma d’échanges de tirs de part et d’autre de la ligne de contrôle, que se livrent en continu les deux pays.

Rfi

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