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Mansour Faye membre de Pastef/Touba interpellé lors des violentes manifestations à Dakar : «Mouhamed Ndoye, le présumé pyromane, nous a confié qu’il a été violemment torturé par les policiers. Il nous a montré même des cicatrices»

Suite à la convocation du député Ousmane Sonko par la Section de Recherches de Colobane, un membre du pool massification de la coordination de Pastef/Touba a rallié Dakar pour soutenir son mentor cité dans une affaire de viols présumés. Malheureusement, Mansour Faye a été interpellé suite aux violentes manifestations du lundi 8 février. Le jeune « patriote » a passé 72 heures en garde-à-vue au Commissariat central de Dakar. Finalement, il fait partie des 21 qui ont été libérés le jeudi dernier. ‘’Source A’’ est allé à la rencontre du père de famille qui a échappé de justesse à la prison. Tête rasée, longue barbe, Mansour Faye a fait des révélations explosives dans cet entretien accordé à votre journal.  

‘’Source A’’ : Pouvez-vous nous expliquer ce qui a motivé votre séjour à Dakar le lundi 08 février dernier ?

Mansour Faye : J’étais parti à Dakar ce jour-là pour apporter mon soutien au président Ousmane Sonko et dénoncer pacifiquement l’injustice. Comme tout bon habitant de Touba, je n’aime pas la violence. J’avais avec moi mon livre (coran ou xasida) et je formulais des prières.

‘’Source A’’ : Vous étiez le seul membre de Pastef/Touba mis aux arrêts lors des manifestations par la police. Pouvez-vous nous raconter un peu comment cela s’est passé ?

Mansour Faye : Les policiers ont jeté des grenades lacrymogènes pour nous disperser. Les jeunes ont riposté en lançant des pierres. Je me suis réfugié dans la maison qui fait face à celle du président Ousmane Sonko. Je suis asthmatique, c’est pour cela que je ne pouvais plus respirer. Mais des policiers m’ont extirpé de ma cachette vers 15 heures avant de m’arrêter. On nous a embarqués dans les locaux de la police de Dieupeul. Nous étions acheminés le même jour vers 20 heures au commissariat central de Dakar où nous avons passé 03 jours pour les besoins de l’enquête.

‘’Source A’’ : Avez-vous subi des actes de tortures durant votre garde-à-vue ?

Mansour Faye : Sincèrement, personne ne m’a brutalisé le jour des manifestations, ni durant tout mon séjour carcéral. Mais Mouhamed Ndoye, le présumé pyromane, nous a confié qu’il a été violemment torturé par les policiers. Il nous a montré même des cicatrices dans son dos, portant des cicatrices et qui seraient le fruit des sévices.

‘’Source A’’ : Comment avez-vous vécu votre garde-à-vue ?

Mansour Faye : Pour être franc, c’était très difficile. Surtout la première nuit. Nous étions couchés à même le sol. Nos habits nous servaient de couverture pour nous protéger du froid. Par la suite, on nous a mis dans des conditions un peu acceptables. Les blessés ont été acheminés à l’hôpital par les sapeurs-pompiers et notre avocat leur a payé les médicaments prescrits.

‘’Source A’’ : En tant que père de famille, qu’est-ce que vous avez ressenti quand on vous a enfermé dans les locaux de la police ?

Mansour Faye : J’avais informé mon grand-frère et mon épouse de mon départ à Dakar, sans préciser le motif de mon voyage. Quand je me suis fait arrêté, je pensais beaucoup à eux, surtout à leur réaction et leurs sentiments. Mais j’ai pris ce qui m’est arrivé comme l’expression de la volonté divine. Après tout, j’ai pris le risque d’y aller.

‘’Source A’’ : Avez-vous regretté votre acte ?

Mansour Faye : Je n’ai pas regretté mon acte, parce que j’y étais pour soutenir le président Ousmane Sonko et la justice m’a blanchi.

« Source A » : Etes-vous prêt à repartir à la cité Keur Gorgui si le même scénario se reproduit ?

Mansour Faye : (moment d’hésitation) Nous ne sommes pas encore en face d’une telle situation.

Entretien réalisé par Mor Mbaye CISSE, Correspondant à Touba

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