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Histoire d’héritage : des membres d’une même famille lavent leur linge sale au tribunal

Sara Kassé reproche à son frère Ibrahima Kassé de l’avoir battu jusqu’à ce qu’elle tombe dans les vapes. Devant la barre du tribunal d’instance ce jeudi 7 mars 2021, la dame jure de ne plus adresser la parole à son frangin. Même si le prévenu tente de faire porter le chapeau à sa sœur, cette dernière à son titre de partie civile, lui réclame 5 millions. Le juge statuera le 11 mars prochain.

La relation de Sara Kassé et son petit frère Ibrahima Kassé ne sera plus la même. Ce dernier est trainé en justice par sa sœur qui l’accuse de l’avoir violemment battu. Même si leur relation fraternelle n’a pas été conviviale depuis la disparition de leur père, cette altercation a été selon elle, la goute de trop. En cause, elle saisit l’autorité d’une lettre de plainte contre son frère pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 5 jours.

Évoquée hier, devant la barre du tribunal d’Instance de Dakar, la dame qui portait une attelle cervicale, n’a cessé de pleurer en relatant sa version des faits. Selon elle, la gestion de l’immeuble qu’ils ont hérité de leurs parents est à l’origine de leur problème. A l’en croire, son frère pour qui elle a tout fait, confié l’immeuble à une agence sans la prévenir. Et pour avoir des explications, elle est partie chez lui. Après leurs discussions qui ont mal tourné, elle a décidé de partir. C’est en ce moment que son jeune frère a fermé la porte de la pièce où ils se trouvaient à clé avant de la frapper. Les coups étaient tellement violents qu’elle a perdu connaissance, d’après ses déclarations.

Très remontée contre son frère qu’elle refuse de pardonner, elle ajoute : «ce n’est pas la première fois qu’il me violente. S’il ne me frappe pas, il profère des insanités contre moi. Il le fait même devant ma fille. Et pourtant j’ai tout fait pour lui. J’ai payé ses études en France. Et parfois même, il me menaçait si je ne lui envoie pas de l’argent. Il me disait qu’il allait vendre de la drogue pour subvenir à ses besoin».

Après les déclarations de la plaignante, le prévenu Ibrahima Kassé a opté pour le système de la dénégation pour asseoir sa défense. «Je ne lui ai asséné qu’une gifle. Si je l’ai blessée c’est à cause de la bague que je portais. Elle ne s’est jamais évanouie. D’ailleurs, c’est elle qui a commencé les hostilités en m’abreuvant d’injures. Elle me jetait également des pierres devant tout le monde», s’est défendu le prévenu.

La plaignante, outrée par l’attitude de son frère le supplie de dire la vérité au risque de ne pas bénéficier de son pardon. Mais celui-ci a campé sur sa position. Irritant davantage sa sœur qui était inconsolable. L’avocat de la partie qui dit n’avoir noté aucune once de regret chez le prévenu a sollicité que celui-ci soit maintenu dans les liens de la prévention. En guise de dédommagement il a réclamé la somme de 5 millions de francs CFA.

A la suite de la déléguée du procureur qui s’en est rapportée à la sagesse du tribunal en ce qui concerne la peine, l’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le tribunal a fixé la date du délibéré au 11 mars prochain.

Aïssatou TALL (Actusen.sn)

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