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Algérie: Abdelkader Bensalah président par intérim malgré l’opposition de la rue

Une semaine jour pour jour après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le Parlement algérien officialise la vacance définitive du pouvoir. A ce titre, conformément à la Constitution, le président du Conseil de la Nation, la chambre haute algérienne, a été nommé président par intérim du pays, ce mardi 9 avril.

La cérémonie de nomination d’Abdelkader Bensalah aura été expéditive : une demie heure à peine. Récitation de quelques versets du Coran, hymne national, lecture d’un communiqué et voilà le président du Conseil de la Nation nommé président par intérim, en l’absence de l’opposition, qui a boycotté la réunion du parlement.

Un président aux prérogatives limitées. Il n’a pas le droit de modifier la Constitution ni d’opérer un remaniement gouvernemental et encore moins de décider par décret.

Un président, aussi, qui n’a que 90 jours pour organiser une élection présidentielle. Mais qui a bon espoir : « Nous ferons le nécessaire afin que cette courte période qui s’ouvre devant nous, permette à la nation d’entrer dans une nouvelle ère. Une ère durant laquelle le peuple algérien sera maitre de son destin. Il choisira ses futurs dirigeants en toute liberté et démocratie », a-t-il affirmé.

Un cacique du régime

Comme prévu, la rue rejette cette décision. Elle ne veut pas que l’un des trois « B » – avec le premier ministre, Nourredine Bedoui et le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz -reste au pouvoir. En effet, avec ses cheveux gris, ses fines lunettes et son visage souvent fermé, Abdelkader Bensalah est un fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, qui a servi le système durant quarante ans. Journaliste dans la presse d’Etat, cet homme discret, réservé, a été successivement député, haut fonctionnaire, puis président de l’Assemblée, avant d’être désigné président du Conseil de la nation, poste qu’il occupe depuis 17 ans.

Ces dernières années, quand Abdelaziz Bouteflika ne pouvait plus se déplacer ni apparaitre en public, c’est lui qui le représentait, notamment lors des grands-rendez vous diplomatiques à l’étranger. Un intérim qui ne disait pas son nom et qui pèse lourd aujourd’hui sur son CV. D’autant que le nouveau président par intérim est aussi un des co-fondateurs du RND, deuxième parti du parlement et allié indefectible de la majorité.

Les opposants toujours dans la rue

Les étudiants ont été les premiers à se mobiliser dans le centre d’Alger. La police a tiré des gaz lacrymogènes et empêché leur rassemblement.

Depuis des semaines, la forte mobilisation populaire réclame un changement de la classe dirigeante et surtout son rajeunissement. Or, Abdelkader Bensalah a 77 ans.

► Lire aussi : Algérie, pour les manifestants, la démission de Bouteflika ne suffit pas

Rfi.fr

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