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Avec Salah, c’est aussi l’Islam qui gagne

En passe de s’affirmer comme le nouveau phénomène du football mondial, capable de tutoyer Ronaldo et Messi, Mohamed Salah est une fierté nationale pour l’Egypte. Mais aussi un vecteur d’apaisement autour de la religion musulmane à Liverpool.

Mohamed Salah réalise des miracles, et pas uniquement sur le terrain comme ce fut encore le cas mardi, à Anfield, où son doublé et ses deux passes décisives lors de la demi-finale aller de Ligue des champions face à l’AS Rome (5-2) n’ont fait que confirmer l’état de grâce du buteur égyptien des Reds, crédité désormais cette saison de 43 buts en 47 matches, toutes compétitions confondues (*).

Des performances qui valent à Salah d’être célébré à chacun de ses buts par les supporters de Liverpool dans un chant, dont les paroles disent tout de la dévotion que le Pharaon suscite : “S’il met encore quelques buts, je vais me faire musulman aussi (…) Assis dans une mosquée, c’est là que je veux être.” (« If he scores another few, then I’ll be muslim too (…)Sitting in a mosque, that’s where I wanna be »), peut-on ainsi entendre du côté de Liverpool. Tout sauf anodin, surtout au regard de l’efficacité du joueur, au pays de Brexit et alors que trois attentats islamistes ont frappé en 2017 le Royaume-Uni, où la communauté musulmane doit subir forcément défiance et amalgames.

Un phénomène… si discret

Alors forcément un tel hymne, parce qu’il tord le cou à pas mal d’idées reçues, a de quoi, malgré la fréquence des buts du nouveau « Roi d’Egypte », comme on le surnomme, continuer de surprendre. Comme ce supporter d’origine égyptienne ayant grandi à Liverpool, qui, bien que réaliste sur la portée réelle de ces paroles, n’en revient toujours pas : “Normalement, quand un barbu apparaît, on le regarde avec beaucoup de suspicion. Maintenant, dans les tribunes de Liverpool, ils pensent que tous les musulmans sont comme lui“, explique Hatem Kadous dans un passionnant article du Monde.

Un phénomène d’autant plus remarquable que « Mo Salah » lui-même est d’une parfaite discrétion quant à sa confession et c’est sans insister qu’il célèbre ses buts en pointant un doigt vers le ciel puis en touchant du front la pelouse, une furtive prière qu’il lui arrive de partager avec son compère d’attaque Sadio Mané lui aussi musulman. “Maintenant, on voit les gamins faire pareil quand ils jouent au foot“, explique Hatem Kadous.

De Liverpool au Moyen-Orient, Salah, bien qu’il n’évoque jamais la politique ou la religion, devient un trait d’union totalement inattendu. Liverpuldien né d’une mère égyptienne, Samy Derwish s’est installé en tant que dentiste à Dubaï, mais demeure plus que jamais supporter des Reds, dresse ce constat : “D’horribles barbus tentent d’imposer l’islam au monde depuis des décennies, qui plus est une vision complètement déformée. Et voilà qu’un footballeur réussit là où ils ont échoué…
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(*) Salah dispose encore de 4 matches cette saison, peut-être 5, si les Reds se qualifient en finale de la Ligue des champions, pour battre le mythique record des 47 buts, inscrits par la légende galloise Ian Rush, sous le maillot de Liverpool, lors de la saison 1983-84.

Football.fr

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