Un deuil national virtuel, c’est ce à quoi les victimes des inondations ont eu droit. Car l’Etat n’a pas senti le besoin de rendre hommage à ces vaillants sénégalais morts sur le chemin de l’exil. Pourtant, personne ne peut rester insensible face à cet appel de détresse de jeunes, femmes, d’enfants emportés par les flots, parce qu’ils sont allés chercher un eldorado que leur pays n’a pas pu leur donner. A moins qu’on ait une pierre à la place du cœur.
Voir des Sénégalais embarquer à bord de pirogues de fortune vers un avenir incertain est juste insoutenable. Surtout, c’est paradoxal. Pour cause, cela se passe au moment où le pays de la Téranga doit faire prochainement son entrée dans le cercle très fermé des pays exportateurs de gaz et de pétrole. Malgré cela, les jeunes veulent, coûte que coûte, partir. Comme si on leur avait ôté toute perspective d’avenir. Alors que l’espoir fait vivre, actuellement, c’est ce qui fait défaut dans le pays de « Thiompal ». Les jeunes ne croient plus au changement. En tout cas, pas sous ce Magistère.
« Kor Marème » doit donc descendre de son piédestal et se dire que, quelque part, il a failli. Ces centaines de morts ne l’honorent point. Pire, il n’a même pas songé à organiser une journée de deuil national en leur mémoire, alors que, pour moins que ça, « Waccacca » a porté le brassard rouge.
Maam Sagar (Billet SourceA)