Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) a réagi à l’agression de la journaliste et patronne de 7Tv, Maimouna Ndour Faye. Dans une déclaration rendue publique, Mamadou Ibra Kan et Cie estiment que cet acte est une nouvelle escalade contre la liberté de presse, particulièrement depuis les évènements de mars 2021 jusqu’à ce jour. «Dans le Sénégal d’aujourd’hui, les journalistes et les techniciens des médias sont systématiquement réprimés, y compris par les Forces de défense et de sécurité (Fds) ou des nervis à la solde de lobbys politiques. Plus aucun homme ou femme de médias n’est à l’abri, plus aucune entreprise de presse, plus aucun citoyen, plus aucune société civile, plus aucun parti politique. Nous sommes tous en danger, pour peu que l’on exprime une position contraire à celles des partis politiques, du pouvoir comme de l’opposition», s’insurge le Cdeps.
Selon le syndicat qui regroupe des professionnels de l’information et de la communication, ces agressions contre les journalistes et les techniciens des médias ont connu un dangereux nouveau palier avec désormais la volonté de tuer. «Il ne s’agit plus de violenter physiquement ou d’intimider les médias, il s’agit de les exterminer, y compris par des meurtres pour des personnes qui ne font que leur travail. Chaque Sénégalaise et Sénégalais doit désormais comprendre, qu’au-delà des médias, c’est toute la société sénégalaise qui est en danger. Il ne faut désormais pas exclure des assassinats pour des motifs politiques», lit-on dans le document. «Les journalistes et techniciens des médias ne sont pas des hommes ou femmes politiques. Le rôle des médias est d’informer de manière libre et indépendante pour donner la bonne information aux citoyens. C’est grâce à des médias libres et indépendants que le Sénégal a pu réaliser deux alternances politiques, en 2000 et 2012», ajoute-t-il.
Sans cette presse républicaine, ajoute le Cdeps, le président Me Abdoulaye Wade n’avait quasiment aucune chance d’être élu président de la République. De même pour le président Macky Sall, qui a bénéficié de la visibilité que lui a donnée cette même presse. «L’heure est extrêmement grave. Nous en appelons à toutes les forces sociales du Sénégal, citoyen, confréries religieuses et Église, syndicats, patronats, société civile, partis politiques pour lutter contre la répression de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. «Sans une presse libre et indépendante, on ne saurait jamais parler au Sénégal de démocratie, encore moins d’un quelconque développement économique et social. La presse républicaine sénégalaise a été un facteur de stabilité politique et sociale, qui nous a préservés des situations de guerre civile ou autres coups d’État de la sous-région. Le président de la République, le gouvernement, l’Assemblée nationale, la Justice, les Forces de défense et de Sécurité sont interpellés pour assurer la sécurité des journalistes et techniciens des médias, des entreprises de presse», a-t-il plaidé.
Actusen.sn