Si le service militaire est obligatoire au Sénégal, même si la loi fait appel au volontariat, les moyens limités dont souffre notre pays ne sont pas étrangers à l’inapplication de ladite disposition. C’est ainsi que le nouveau gouvernement, dans sa volonté de bâtir une nation exemplaire, juste, prospère est résolument tournée vers la discipline en toute chose, entend rouvrir la loi.
A l’occasion d’une randonnée pédestre, tenue samedi dernier à Thiès, en faveur à la promotion des droits et à la protection des enfants, et à l’initiative de plusieurs organisations de la société civile engagées dans la défense des droits de mômes, le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné l’urgence de travailler à mettre en pratique la loi qui autorise le Sénégal à appliquer le service militaire.
« Après le défilé du 4 avril, j’ai appelé le ministre des Forces armées pour lui demander de réfléchir à des créneaux pour élargir le service militaire avec des formules qui vont de 3, 4 ou 6 mois », dira-t-il pour que nul n’en ignore désormais. Il se veut clair : « Il est essentiel que les jeunes puissent le faire pour les former en civisme et citoyenneté. On voit tous comment sont les gens. Ils ont un problème de discipline, à commencer par moi-même. Cela nous permettra d’avoir de la discipline et de l’organisation, parce que la matière première d’un peuple, c’est la discipline. Et il n’est plus admissible que des gens disent et fassent ce qu’ils veulent. » Pour ce faire, le Premier ministre ajoutera que le Service civique national jouera un rôle important dans ce projet, en tenant compte du profil de chaque jeune.
Ce n’est pas tout. Ousmane Sonko a dans la même veine dénoncé le sort peu enviable souvent réservé aux enfants, abandonnés à la rue. « Aucun d’entre nous ne souhaite voir un enfant, en plein froid, arrêté à un feu rouge, vêtu de vêtements trop légers, exposé à de nombreux dangers, en train de mendier pour le compte d’une autre personne. Cette situation ne peut plus être tolérée. Elle est inacceptable. L’État prendra ses responsabilités », préviendra-t-il. Ainsi, le Premier ministre a manifesté la volonté de son gouvernement de lutter contre la mendicité et l’exploitation des enfants, après que le défunt régime a échoué dans sa politique liée au retrait des enfants de la rue.
D’ailleurs, placée sous le signe de l’inclusion et de la protection, la dernière randonnée pédestre de Thiès avait pour objectif de sensibiliser le public à la situation des enfants vivant avec un handicap et des enfants évoluant dans les daaras coraniques. « La République se doit de protéger tous ses enfants, y compris les plus vulnérables. Les enfants en situation de handicap et les enfants talibés méritent un avenir digne, fondé sur l’éducation, la santé, la sécurité et le respect », insiste Ousmane Sonko. Mieux, il n’a pas manqué de revenir sur le sort de l’adolescent de 15 ans violemment battu par son oncle à Saint-Louis. Et c’est pour dire : « Lorsque le Président a été informé, il m’a dit de donner des instructions au ministre de la justice. Ces cas doivent être traités de la manière la plus ferme et la plus radicale possible. »
Amadou DIA (Actusen.sn)