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L’Aibd dresse un bilan de 100 jours d’exploitation : 4000 vols, 378.000 passagers, 3 nouvelles Compagnies et 1000 et 1 difficultés

L’Aéroport International Blaise Diagne a fêté, samedi dernier, les cent jours d’exploitation de la nouvelle plateforme aéroportuaire de Diass. Une occasion pour le Directeur général de LIMAK- AIBD –SUMMA (LAS), Xavier Mary, d’en dresser un bilan élogieux, soit une progression du trafic après cent jours d’exploitation du nouveau Hub aérien. En effet, selon lui, en seulement cent jours, l’Aéroport a enregistré plus de 4000 vols, soit une progression de 3,8% par rapport à la performance de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, l’année dernière. Il a, par ailleurs, expliqué qu’en plus de 3 nouvelles Compagnies aériennes qui ont intégré l’Aéroport, 378 mille passagers ont voyagé à partir de cette Plateforme. Cependant, force est de constater que des couacs coulent comme un long fleuve tranquille sur la nouvelle plateforme aéroportuaire. Ils ont pour noms, inexistence d’espace d’attente pour les voyageurs et les visiteurs ; cherté de la tarification des chariots à 500 francs, inactivité des Agences de voyages qui ne sont toujours pas opérationnelles, à l’exception de l’Agence, Air ivoire ; cherté des Restaurants et espaces de rafraichissement pas du tout à la portée de toutes les bourses ; éloignement de l’Aéroport.

L’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) a fêté, samedi dernier, ses cent jours d’exploitation. Une occasion saisie par le Directeur général de Limak-AIBD-Suma (LAS) pour chantonner, sur un air mélodieux, le bilan d’activités à mi-parcours. Avec à la clé, des chiffres grandioses, en termes de nombre de vols et de passagers qui ont utilisé la nouvelle plateforme aéroportuaire. A cet effet, la presse a été conviée à des échanges avec le Directeur général de LAS, sur les cent jours d’activités. Mais une chose est sûre : l’AIBD n’est toujours pas prêt à assurer le rôle d’un vrai Hub aérien de dimension internationale. En attestent les manquements et autres errements relevés sur les lieux par SourceA, qui a passé une bonne partie de la journée du samedi 16 mars 2018 sur la plateforme aéroportuaire.

Faute d’espace attente, les voyageurs s’entassent à-même le sol comme des mendiants à la quête de pitance

Ce qui frappe, déjà, à l’entrée de la plateforme aéroportuaire, c’est l’absence d’espace d’attente ni pour les voyageurs encore moins pour les accompagnants. Tout le contraire du «défunt» Aéroport de Dakar, où l’on constatait un dispositif, suffisamment, adéquat pour permettre aux voyageurs d’être à l’aise, avant de prendre le vol. Pour en revenir au constat, un tas de voyageurs est assis à-même le sol, dans un luxueux espace. Sous le regard des passagers et des hommes d’affaires étrangers qui passent par cette seule porte d’entrée. Le constat est si saisissant qu’il ne laisse personne indifférent.  Ces individus constitués d’hommes et de femmes attendant, tranquillement, leurs vols. Tristement ! Car fatigués, laissés à eux-mêmes et n’ayant où aller, puisque qu’il est, formellement, interdit de s’asseoir même tout à fait dehors autour des gigantesques pots de fleurs qui servent de décor.

De plus, sortir revient à s’exposer aux rigueurs du soleil est des vents qui sifflent dans ce milieu désertique. Aucun dispositif n’a été aménagé sur cette plateforme, notamment à l’entrée.

«Vous êtes de la presse ? Justement, vous voyez de vos propres yeux ce que nous endurons. Depuis plusieurs heures, nous attendons, ici, à-même le sol»

L’un des passagers est assis à-même le sol. Sur son flanc gauche, ses valises. La scène ressemble au décor des mendiants que l’on voit souvent, dans quelques rues de Dakar, attendant de récolter la pitance.

Racontant sa galère, celle de sa mère et de sa sœur, notre interlocuteur nous apostrophe en ces termes : «vous êtes de la presse ?». Puis, il ajoute : «justement, monsieur, vous voyez de vous propres yeux ce que nous endurons. Depuis plusieurs heures, nous attendons, ici, à-même le sol. Car il n’y a ni chaise, ni banc, ni rien d’autre. D’ailleurs, un espace d’attente n’a même pas été aménagé».

Très en verve, il râle : «cette situation est anormale, vu l’image de marque que notre Aéroport veut incarner, à la face du monde. En tout cas, aucune autorité ne peut remettre en cause la véracité de ce constat très clair et vérifiable». Certains passagers, interpellés par votre journal, assimilent le calvaire qu’ils vivent comme du sabotage. C’est le cas d’un jeune homme venu avec son père, faire les adieux coutumiers à une sœur, qui devrait s’envoler à bord de l’oiseau. Pour lui, «il est incompréhensible qu’un tel bijou ne puisse pas disposer  de Salle d’accueil comme à l’ancien Aéroport de Dakar ou tout le monde se sentait à l’aise dans un espace convivial». Le problème que l’absence de cet espace d’accueil peut engendrer, est un surpeuplement de cet endroit qui abrite des Agences de voyage et d’autres services nécessaires au fonctionnement de l’Aéroport. En effet, l’espace est très étroit pour accueillir du monde.

“Nous ne pouvons pas acheter un café à 1500 francs Cfa ici…”

La situation est d’autant plus insoutenable que la sécurité de l’Aéroport interdit aux passagers de s’asseoir sur les petites barres de métal qui ornent la façade vitrée de l’entrée. La seule alternative qui s’offre aux voyageurs bouffés à l’énergie et au mental, reste un refuge au niveau du luxueux espace café. Mais là aussi, il y a un souci : «le passager, qui met les pieds dans ce café, est  astreint à se payer une tasse de café à 1500 F Cfa, quand avec 100 F Cfa seulement, on parvenait à se chauffer la gorge au temps de l’Aéroport Léopold Sédar de Senghor.  Ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. D’ailleurs, s’ils en avaient les moyens, les passagers, qui souffrent le martyre, en s’entassant de la sorte, à-même le sol, viendraient dans ce Café», se lamente un voyageur.

D’ailleurs un autre passager le confirme : «nous n’avons pas les moyens de nous payer un verre de café à ce coût surtout que la coutume est que nous ne venons jamais généralement seuls quand nous voyageons». Dans la foulée, ces individus interrogés ont estimé qu’il est temps d’aménager des restaurants et des espaces de rafraichissement, à la portée de tout le monde. Admettant que le luxe de l’Aéroport ne rime pas avec des gargotes, par exemple, ils ont suggéré que des espaces “semi-modernes avec des cases bien construites” qui ne ternissent pas l’image de la plateforme soient créés.

Plusieurs gérants de restaurants et de garrottes continuent à se plaindre  de ce qu’ils qualifient de favoritisme qui a prévalu dans le choix des restaurants et gargotiers qui doivent rejoindre le nouvel Aéroport. Pour certains de nos interlocuteurs accrochés lors de ce déplacement à Diass, il y a, suffisamment, d’espaces sur cette nouvelle plateforme. Ce qui est facile à confirmer car, une vaste surface attend, tranquillement, d’être exploitée. Donc, pour eux, «il serait judicieux de faire, en sorte que les difficultés de restauration auxquelles sont confrontés les visiteurs et voyageurs appartiennent au passé». C’est l’occasion, soulignent d’autres passagers, d’aménager des espaces d’attente, s’il le faut en dehors du grand édifice vitré qui abrite la partie, semble-t-il, la plus importante de cette plateforme, du moins pour ce qui est de l’organisation des départs, des arrivées et d’autres services similaires. Ceci pourrait, certainement, permettre de tourner la page des souffrances des voyageurs.

L’éloignement de l’Aéroport décrié par les voyageurs et visiteurs

Selon quelques personnes interpellées au sujet des services offerts par l’Aéroport au bout de cent jours d’exercice, elles ont expliqué que le luxe est sans commune mesure sur la nouvelle plateforme. Mais elles ne manquent, jamais, de décrier le caractère excentré de l’AIBD. Les autorités ont, certes, trouvé, tant bien que mal, une stratégie consistant à mettre en place un dispositif de transport avec des tarifs qui vont de 1000 F Cfa à 28.500 de nos francs, selon l’itinéraire et le confort des véhicules, mais il suffit de lire les tarifs pour comprendre aisément qu’ils sont hors de portée de la quasi-totalité des Sénégalais. Beaucoup estiment que rallier cet Aéroport “conçu, pour les «borom barké» (les nantis), relève d’un véritable casse-tête.

Les chariots sont loués à 500 francs…”

Cette visite éclaire organisée par l’Administration de l’Aéroport pour marquer le lancement d’une enquête de satisfaction après cent jours d’exploitation, a permis à SourceA de mettre le doigt sur un autre manquement. Il s’agit, si l’on se fie à des voyageurs rencontrés, pendant qu’ils franchissaient le cordon de sécurité garni de détecteur de métaux, de l’instauration d’un tarif tout bizarre, pour utiliser les chariots servant à transporter les bagages à l’arrivée, comme au départ du passager. En effet, ils sont obligés de débourser 500 F Cfa, pour mettre la main sur un chariot. Mais certains passagers n’y voient ni plus ni moins qu’une sorte d’arnaque, en ce sens que, selon eux, ce service devrait être gratuit comme ce fut le cas à l’Aéroport international de Dakar.

Toutes les Agences de voyage fermées, sauf Air Ivoire…”

Qu’est ce qui se passe dans ce nouvel Aéroport ultra moderne? Cette question mérite d’être posée. En effet, autant samedi est un jour ouvrable pour les Agences de voyage qui  font de bonnes affaires, le week-end, avec l’affluence généralement de la clientèle, autant sur cette plateforme, toutes les Agences de voyage étaient fermées. A l’exception, évidemment, de l’Agence Air Ivoire. A notre passager sur les lieux, samedi passé, seule Air Ivoire avait ouvert ses portes.

Le Directeur général de LAS se refuse d’admettre l’existence de difficultés et lance aux journalistes : «mais pourquoi voulez-vous qu’il y ‘ait des problèmes ?» 

Le Directeur général de Limak- Aibd- Summa (LAS) s’est, lors de l’entretien avec la presse une fois sur les lieux, refusé d’admettre l’existence de difficultés à l’aéroport. Lors des échanges avec la presse, une question revenait souvent, portant sur les difficultés aux quelles est confronté le nouvel Aéroport.  Hélas, Xavier Mary réplique toujours par cette question : “mais pourquoi voulez-vous qu’il y ‘ait des problèmes ?». Alors, un des confrères qui insistent, reformule sa question en ces termes : «tout est rose?».

Là, le patron de LAS s’est contenté de glisser : «je refuse d’entendre ce mot (problème) comme ça, nous avons des ampoules à changer, des choses à mieux nettoyer, nous sommes là pour améliorer les choses». Dans la foulée, un autre reporter lui demande quel est le jour qui lui rappelle le plus de mauvais souvenirs. Là, aussi, le Directeur de LAS de dire : «je ne me souviens pas des jours les plus difficiles, mais plutôt du plus heureux, celui de l’ouverture de l’Aéroport».

«4000 vols, 378 mille passagers ; 3 nouvelles Compagnies…»

Face à la presse, le boss de LAS, Xavier Mary, de dresser un bilan élogieux de “sa” boite. Il dit : «en cent jours, l’Aéroport a enregistré plus de 4000 vols équivalant à une progression du trafic, de 3,8% par rapport à la performance de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, l’année dernière». Poursuivant, Xavier Mary de renchérir : «en plus des 3 nouvelles Compagnies aériennes qui ont intégré l’Aéroport, 378 mille passagers ont voyagé à partir de cette plateforme en seulement cent jours». Non sans informer qu’une enquête de satisfaction est lancée le même jour pour juger de la satisfaction des services de l’Aéroport aussi bien par les usagers que les agences de voyage.

“Une enquête d’une semaine faite par 28 étudiants de 4 Etablissements et supervisée par les Services techniques de l’aéroport…”

En lieu et place de l’Agence nationale des statistiques et de la démographie (Ansd), l’Administration de l’Aéroport de Diass a choisi de confier cette enquête d’une telle importance à 28 étudiants. Alors que des Services publics et mêmes privés agréés pour des enquêtes  de performances sont dans le pays, l’AIBD a fait faire, à 28 étudiants, une enquête de cette nature, en 7 jours. Pour juger de la satisfaction des services offerts aux passagers. De plus, même si d’autres enquêtes sont prévues, comme l’a soutenu le Dg de LAS, il n’en demeure pas moins qu’il faille se poser des questions sur l’objectivité que pourrait avoir le travail des enquêteurs.                                                                               Aliou KANE (SourceA)

 

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