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Le Charlie du Pauvre… (Chronique de SAMBAAY BATHIE)

Question de posture institutionnelle pour le coup, le Président de la République, est-il une institution ou le chef de cette institution qu’est la République ? N’est-ce pas un amalgame dangereux qui permet de valider toutes sortes de propos comme étant offensant à l’institution et qui ouvre la voie à toutes les manœuvres de flagorneries excessives qui confinent au griotisme  d’Etat.

Je ne peux parler objectivement et honnêtement du “cas” Oulay Mané ; n’ayant pas vu le ou plutôt «les objets du délit». Et c’est bien là un drame dans ce pays ! On parle avec passion de choses qu’on n’a pas vues ou lues. Mais restons sérieux, il est certain que c’est une connerie de potaches, qui ne les excuse nullement, et que ne méritent point ceux qui, avec incompétence doublée de désinvolture, privent nos malades atteints de Cancer d’une vitale chimiothérapie. Peut-on faire un photomontage de leur pendaison 2.0 ?

Ma petite fille de 12 ans s’amuse souvent, après m’avoir photographié avec son smartphone, à ajouter à mes traits de grand-père des oreilles de lapin ou des dents de requins… ça l’amuse et moi aussi. Pour autant, il ne lui viendrait jamais à l’esprit de me rajouter des testicules de moutons. Elle fait preuve de respect dans son espièglerie…

Pourquoi, cette fois, l’institution n’a-t-elle pas inspiré le respect, de manière instinctive ? Quel ressort s’est cassé dans notre permissive société où les pères et les mères sont souvent complices des arrangements de leurs propres enfants avec la morale…. Tant qu’ils font bouillir la marmite…

La prison demeure excessive… On aurait pu demander à Oulay Mané et Cie des photos de leurs propres parents, leur demander d’y rajouter leurs attributs sexuels photo-montés, et exiger d’eux qu’ils les diffusent eux-mêmes sur les réseaux sociaux, en échange de leur libération… Cela aurait été plus pédagogique.

D’ailleurs, les plus outrés demandent où se procurer les «objets du délit», alors que leur indignation si elle avait été sincère aurait dû les en dissuader. Autant l’attitude de la journaliste Oulay est inqualifiable, impardonnable et inexplicable, autant il faut se demander pourquoi l’injure à une institution est à géométrie variable ?

Abdoul Aziz Diop, alors sémillant contributeur médiatique, a, un soir de manifestation Place de l’Obélisque en 2012, du fait que le Conseil Constitutionnel validait la candidature d’Abdoulaye Wade, pris le micro devant tous les pontes de la coalition, Macky, Niasse, Idy, Tanor et tous les autres et copieusement insulté Abdoulaye Wade apostrophant l’organe génital de la mère de l’encore Institution d’alors….

Cela n’a pas empêché Macky Sall, quelques semaines plus tard, de le récompenser avec un poste de ministre conseiller…Pour n’avoir pas respecté l’institution d’alors et gravement, ce poste aurait dû lui être inaccessible…Non?  Abdoulaye Wade n’était-il pas une institution en 2012, lorsque certains parmi ceux qui gouvernent aujourd’hui l’insultaient publiquement et simulaient même son enterrement ?

En même temps, le Président Macky Sall à la tête d’un pays à majorité musulmane a manifesté à Paris en Janvier 2015, pour la liberté d’expression pour Charlie Hebdo et ses caricatures du Prophète (PSL) à quatre pattes avec une étoile à poil en train de prier …. Faudrait savoir : quand c’est le Prophète, c’est liberté quand c’est lui c’est urgent de limiter la liberté… La cohérence m’échappe.

Alors, surgit le problème des réseaux sociaux utilisés à tort et à travers par des millions de jeunes et qui troubleraient le pouvoir. Une rumeur court nous mettant tous sous le sceau d’un Big Brother local écoutant nos conversations et copiant nos textos. Mais il conviendrait de plus accentuer les efforts sur l’éducation, l’emploi des jeunes, la culture, le civisme et le patriotisme, et de répondre aux questions que la jeunesse se pose quant à son avenir le plus proche, elle qui préfère prendre les risques liés aux dangers de mort des migrations forcées, sans que cela ne dérange le moins du monde nos autorités. Notre jeunesse s’ennuie et on le sait l’ennui est la mère de tous les vices.

Pour que ces excès devenus d’une triste banalité hélas !, soient expurgés de notre société, c’est celle-ci toute entière qui ne doit plus se contenter d’être respectable par intermittence. C’est notre société dans toutes ses composantes, notamment sa jeunesse, qui exige d’être respectée pour avoir conscience du respectable.

SAMBAAY BATHIE (Actusen.com)

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