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Polémique autour de 50 millions F Cfa “portés disparus” ; zéro réunion de bureau ; gestion “patrimoniale” : au Conseil départemental de Linguère, on a éteint la lumière et on est allé se coucher”

A quoi sert le Conseil départemental de Linguère ? “A rien, absolument, rien du tout, répondent, en chœur, plusieurs membres de l’Institution, quand ils ont l’occasion de disserter sur  celle-ci.

Pis, les élus départementaux ne comprennent pas ce qui arrive au Conseil, dirigé par le Président Me Amadou Ka, ancien socialiste, ex-rénovateur, ancien libéral, puis actuel responsable de l’Alliance pour la République (Apr).

Et, pour en savoir davantage, Actusen.com a mené sa petite enquête. Au détour de laquelle, la chose la mieux partagée est que rien ne bouge et ne change dans le Conseil départemental de Linguère, selon, bien évidemment, certains de ses membres.

La léthargie, première source des malheurs de l’Institution, est d’autant plus saisissante que les réunions de bureau n’existent qu’en rêve.

«Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le Bureau du Conseil départemental ne s’est jamais réuni»

«Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le Bureau, composé du Président du Conseil, des deux vice-présidents et des deux Secrétaires élus, ne s’est jamais réuni», caricature un Conseiller départemental la situation de cale sèche qui étouffe l’Institution.

«Lors de la période du Pré-budget, une petite réunion a été convoquée au Port autonome de Dakar (Ndlr : le Président du Conseil est aussi le PCA du Port). Une autre rencontre a vu le jour dans le domicile de Me Amadou Kâ, à Dakar. Depuis lors, plus jamais rien», confie à Actusen.com un autre conseiller.

Qui ajoute : «d’ailleurs, pour le dernier budget, il n’y a pas eu une seule piètre rencontre». Un autre membre du Bureau relativise : «il est vrai qu’à la veille des élections législatives, quelques membres du Bureau se sont vus. Mais avant cette rencontre et après celle-ci, c’est le désert».

«La vérité, c’est que, ici, à Linguère, il n’y a pas d’Institution, le Président du Conseil a éteint la lumière et est allé se coucher. On est en pleine nuit»

Interpellé sur la vie en panne sèche de l’Institution, un membre du Bureau ironise en ces termes : «on n’a pas de Conseil départemental. Je suis écoeuré, quand je vois ou j’entends des Institutions prendre des initiatives, qui aillent dans le sens des intérêts de leurs populations.

La vérité, c’est que, ici, à Linguère, il n’y a pas d’Institution, le Président du Conseil a éteint la lumière et est allé se coucher. On est en pleine nuit».

Et comme si cela ne suffisait pas, une controverse née de 50 millions F Cfa vampirise l’ambiance au sein du Conseil départemental.

Il s’agit de fonds destinés à l’érection d’un Centre d’accueil ou d’urgence à l’Hôpital Maguette Lô de Linguère et qui, jusqu’à ce que ces lignes sont couchées, n’ont pas permis de faire sortir de terre la plus petite infrastructure. Tout comme, ces 50 millions de la polémique n’ont pas permis, à ce jour, d’acheter un quelconque appareil de l’Hôpital.

Polémique autour de 50 millions de francs votés pour l’Hôpital Maguette Lô et suspectés d’être «portés disparus»

«Où est passé ce pactole ?», s’interrogent les Conseillers accrochés par Actusen.com et qui, à l’unanimité, ne comprennent pas qu’on ne leur ait pas fourni la plus petite explication, au sujet de la destination de ces fonds. «Jusqu’à ce qu’on nous démontre le contraire, on peut considérer que ces fonds peuvent être considérés comme étant portés disparus.

Nous n’accusons personne, mais nous avons voté ces 50 millions F Cfa et nous n’avons vu aucun bâtiment construit. Alors, seuls le Président du Conseil départemental, son Secrétaire général et Dieu savent ce qu’il est advenu de ces cinquante millions de francs», rumine de déception un membre du Bureau.

Le Secrétaire général : “les fonds ont été dégagés, depuis longtemps. Mais la Direction générale de l’Hôpital, mais…”

Pour essayer de calmer les plus sceptiques, le Secrétaire général, Moussa Ndiaye, par ailleurs maire de Thiamène-Pass, explique : «les fonds ont été dégagés, depuis longtemps. Mais la Direction générale de l’Hôpital nous a dit que si l’infrastructure n’est pas encore érigée, c’est parce que le ministère de la Santé ne lui a pas encore donné l’autorisation de démolir une partie de la structure sanitaire, pour y construire le Centre en question».

Autre motif de controverse : les fonds destinés à appuyer les Collèges et Lycées du département de Linguère. Car jusqu’à présent, ces Etablissements n’ont pas reçu de dotation en fournitures.

Le Secrétaire général du Conseil départemental, Moussa Ndiaye ne dit pas le contrairement. Mais, précise-t-il, «ce sont les Ecoles, qui ont dit qu’elles ne veulent être dotées qu’en rames de papiers. C’est pourquoi le Conseil n’a pas mis à leur disposition les fournitures».

«N’importe quoi !», suffoque de nervosité un Conseiller. Qui renchérit : «comment tous les Etablissements peuvent, en même temps, comme s’ils s’étaient passé le mot, réclamer des rames de papiers. C’est faire insulte à notre intelligence».

Recrutement «patrimonial» du personnel ; gestion exclusive du carburant et des véhicules par le Président et son Sg…

L’autre métastase cancéreuse du Conseil départemental de Linguère reste inéluctablement, le recrutement d’une partie du personnel. A ce sujet-là, Me Amadou Kâ, le maître des lieux, est accusé de n’avoir recruté que ses parents.

«Des chargés de missions ont été virés, d’autres ont été recrutés. L’Assistante, le gardien, entre autres, sont tous ses parents. Le parc automobile et le carburant, n’en parlons pas ! Leur gestion exclusive est du ressort du Président et de son Secrétaire général», accuse-t-on, pêle-mêle».

Concernant la gestion patrimoniale ou supposée comme telle, du recrutement du personnel, le Secrétaire général du Conseil, Moussa Ndiaye, file la patate chaude à son Président. «Ce n’est pas moi qu’on a élu. Je n’ai jamais recruté personne.

Si je suis interpellé sur les tâches administratives de l’Institution, je suis en mesure de vous répondre », dit-il à Actusen.com.  Il n’y a que la Commission «éducation», manque de vie et d’envie.

Moustapha Ndiaye, Correspondant Actusen.com à Linguère

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