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Au Pakistan, panique après une flambée de contaminations au VIH

Dans le sud du Pakistan, des centaines de personnes ont récemment été testées positives au VIH après l’utilisation d’une seringue contaminée. De nombreux parents font dépister leurs enfants dans le village de Wasayo, durement touché par l’épidémie.

Dans un village pauvre du Pakistan ce vendredi 17 mai, des parents attendent anxieusement que leurs enfants passent un test de dépistage du Vih

: des centaines de personnes de la région ont récemment été testées positives, semble-t-il suite à l’usage répété par un médecin d’une seringue contaminée.

La police a été dépêchée pour maintenir l’ordre parmi la foule tendue, tandis que les familles se pressaient dans le centre d’analyse mis en place à Wasayo, près de la ville de Larkana, dans la province du Sindh (sud).

La colère et la peur sont palpables dans ce village durement frappé par l’épidémie. Les autorités disent ignorer pour l’instant si l’épidémie est due à des négligences graves ou aux pratiques d’un pédiatre malintentionné.

Selon des responsables, plus de 400 personnes, dont de nombreux enfants, ont été testés séropositifs ces dernières semaines dans la région.

Mukhtar attend avec angoisse que sa fille passe le test, se demandant si un récent accès de fièvre pourrait être une indication.

Pour d’autres, la terrible nouvelle est déjà tombée. Nisar entre en trombe dans la clinique en quête de médicaments pour sa fille de 1 an, testée positive trois jours plus tôt.

« Je maudis [le médecin] responsable de l’infection de tous ces enfants », lâche-t-il, furieux.

D’autres s’alarment à l’idée que l’avenir de leurs enfants soit irrémédiablement compromis dans un pays où la maladie reste mal connue et l’accès aux soins difficile, surtout pour les populations rurales pauvres.

« 600 000 charlatans »

Le Pakistan a longtemps été considéré comme un pays où la prévalence du VIH était faible. Mais le virus se propage désormais à un rythme inquiétant, en particulier chez les toxicomanes et chez les travailleurs du sexe.

Avec quelque 20 000 nouveaux cas de séropositivité recensés pour la seule année 2017, le rythme de propagation de la maladie au Pakistan est le deuxième plus rapide en Asie, selon des statistiques de l’ONU.

Le pays, dont la population est en croissance rapide, souffre déjà d’un manque d’infrastructures médicales, longtemps négligées par les autorités. Si bien que les communautés rurales pauvres sont particulièrement vulnérables face aux pratiques médicales douteuses.

« Selon certaines données gouvernementales, environ 600 000 charlatans sont actifs dans le pays et environ 270 000 pratiquent dans la province du Sindh », a indiqué l’agence UNAIDS dans un communiqué.

« Pour économiser de l’argent, ces charlatans feront des piqûres à plusieurs patients avec une seule seringue. Cela pourrait être la cause principale de la multiplication des cas », estime Sikandar Memon, qui gère le programme anti-sida pour le compte de la province.

Les enquêteurs affirment que le médecin mis en cause au Sindh est lui-même séropositif.

Mais pour les familles des personnes infectées, l’enjeu ne réside pas tant sur les progrès de l’enquête que sur l’accès à une meilleure information et aux traitements nécessaires pour prévenir l’apparition du sida.

France24

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