Après son interdiction de sortie du territoire national, Pape Malick Ndour a fait face à presse pour revenir sur les circonstances de son interception à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Face aux journalistes, il a livré un récit détaillé de ce qu’il qualifie d’« incident administratif », survenu dans la nuit du samedi au dimanche alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la France.
«C’est sur les réseaux que j’ai appris mon interpellation, relayée par des canaux proches du régime»
« Je suis venu à l’aéroport seul, avec ma valise. J’ai fait les formalités. Le policier a vérifié mon nom et m’a souhaité un bon voyage, cachetant mon passeport », a-t-il expliqué, brandissant une page de son passeport, sur laquelle on peut voir le cachet de la Police.
“Vingt minutes plus tard, le commissaire m’a dit qu’il avait reçu l’ordre de me laisser embarquer, puis s’est excusé. La police a été ridiculisée à travers trois décisions contraires”
Selon lui, c’est après cette étape que « la rumeur » de son arrestation a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, relayée, dit-il, « par des canaux proches du régime. »
“Car à dix minutes du vol, le même commissaire est revenu avec de gros gaillards pour me signifier mon interdiction de voyager. C’est vous dire que j’ai vu 5 policiers d’une mine triste, qui savaient qu’ils exécutaient un ordre illégal”
Quelques minutes plus tard, la situation aurait basculé. « Le policier est revenu pour me dire de repasser, après avoir reçu des ordres. J’ai obtempéré. Vingt minutes plus tard, le commissaire m’a dit qu’il avait reçu l’ordre de me laisser embarquer, puis s’est excusé. La police a été ridiculisée à travers trois décisions contraires. Car à dix minutes du vol, le même commissaire est revenu avec de gros gaillards pour me signifier mon interdiction de voyager. C’est vous dire que j’ai vu 5 policiers d’une mine triste, qui savaient qu’ils exécutaient un ordre illégal », regrette Pape Malick Ndour.
“Même plus tard, quand le Gendarme est venu, il m’a juste montré une notification à travers une simple image sur WhatsApp avec en en-tête la Gendarmerie nationale. Ce qui est absurde ! Elle ne vient ni d’un juge ni d’un procureur de la République”, révèle l’ancien ministre
C’est ainsi, poursuit-il, qu’il a été conduit au commissariat de l’aéroport où il lui a été signifié verbalement de la décision, venue d’une autorité supérieure, de le placer en garde à vue. « Ce que j’ai refusé en demandant la notification de la décision, ou à défaut, qu’il me rende mon téléphone pour solliciter la près exercice de mon avocat. Il a reconnu son tort, mais a tenu à me faire emprisonner illégalement, sans notification, ni respect de mon droit de me faire assister par un avocat. C’est ainsi qu’ils m’ont fait entrer de force dans le violon. Ce que je ne cautionne pas. Car je compte porter plainte contre ces policiers qui ont exercé une violence inouïe sur moi pour appliquer une décision illégale », a-t-il annoncé. “Même plus tard, quand le Gendarme est venu, il m’a juste montré une notification à travers une simple image sur WhatsApp avec en en-tête la Gendarmerie nationale. Ce qui est absurde ! Elle ne vient ni d’un juge ni d’un procureur de la République”, révèle-t-il.
“Je compte porter plainte contre ces policiers qui ont exercé une violence inouïe sur moi pour appliquer une décision illégale”
Rappelons que Pape Malick Ndour est visé par une plainte de Pape Abdoulaye Touré, activiste qui l’accuse d’enlèvement, de torture et de violences aggravées en 2023, lors des tensions politiques précédant les dernières élections. D’ailleurs, l’ancien Ministre de la Jeunesse a également annoncé sa convocation à la Section de recherches, ce lundi, à 15 heures.
Actusen.sn
