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Sondages d’Afrobarometer réalisés dans 34 pays africains sur l’Etat de la démocratie au Sénégal : le curseur sur les signaux d’un recul démocratique

Dans un sondage réalisé entre 2019 et 2021 et dont les résultats ont été publiés, hier, l’on apprend qu’«en Afrique, le soutien aux élections s’affaiblit ; beaucoup doutent qu’elles permettent de tenir redevables leurs élus.» Ce, même si «la plupart des citoyens préfèrent la compétition électorale et multipartite à d’autres méthodes pour choisir leurs dirigeants.»

«Comment les Africains perçoivent-ils la qualité et l’efficacité de leurs élections ?» C’est la question posée avant d’avoir les données de sondages d’Afrobarometer réalisés en 2019/2021 dans 34 pays africains. Ces données révèlent que si la plupart des Africains estiment que les élections sont le meilleur moyen de choisir leurs dirigeants, le soutien populaire aux élections a régressé et une minorité seulement considère que les élections contribuent à la mise en place d’un pouvoir représentatif et responsable.

‘’En Afrique, le soutien aux élections s’affaiblit ; beaucoup doutent qu’elles permettent de tenir redevables leurs élus’’

Dans leur rapport, les chercheurs indiquent que dans la droite ligne de Bratton et Bhoojedhur (2019), «nous constatons que le vote et le sentiment de confiance dans les élections sont renforcés, lorsque les citoyens estiment que leurs élections sont libres et transparentes et qu’elles constituent des moyens efficaces leur permettant de tenir pour responsables les dirigeants.»

‘’Les élections ne sont guère plus que des tremplins pour les dirigeants qui, une fois en fonction, subvertissent les Institutions démocratiques pour consolider leur position’’

En réalisant ce sondage, il faut dire que les chercheurs se sont basés sur les données selon lesquelles les spécialistes de l’Afrique indiquent pour la plupart que les années 1990 ont marqué une période de renouveau démocratique (Joseph, 1997 ; Schrader, 1995). Ainsi, le recul de la démocratie à travers le monde au cours de la dernière décennie (Freedom House, 2019) a également touché l’Afrique (Logan & Penar, 2019 ; Gadjanova, 2018), bien que les résultats des sondages d’Afrobarometer suggèrent que si la démocratie en Afrique laisse à désirer, c’est plus dans la fourniture de biens démocratiques que par rapport aux aspirations des citoyens (Gyimah-Boadi, 2019).

Néanmoins, rappellent-ils, si les élections ne constituent pas nécessairement une preuve de la démocratie, la tenue d’élections libres et transparentes est une caractéristique de la redevabilité́ et une composante fondamentale d’une démocratie fonctionnelle (Lindberg, 2006). La Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (Union Africaine, 2007) renforce ce lien et fixe des standards électoraux pour le continent.

Quand bien même les élections sont institutionnalisées dans une majorité de pays africains (Posner & Young, 2007), les analystes ont fait valoir qu’un changement de pouvoir ne correspond pas forcément à une plus grande consolidation démocratique (Donner, 2020). En outre, des inquiétudes ont été exprimées quant au fait que les élections africaines sont de plus en plus controversées et marquées par la peur (Jenkins, 2020). Dans certains cas, les élections ne sont guère plus que des tremplins pour les dirigeants qui, une fois en fonction, subvertissent les Institutions démocratiques pour consolider leur position (Onyulo, 2017).

Amadou Dia

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