Contribution

Du renversement de la dialectique des bons et des mauvais en politique au Sénégal

Depuis toujours, on nous a fait croire qu’en politique, il n’y avait que deux camps : celui des « bons » et celui des « mauvais ».  Et comme le mal est invariablement  du côté du pouvoir, le bon  forcément le lot de l’opposition. Par conséquent, pour être avec  le peuple, il n’y a d’autre  option  que le camp de l’opposition.

C’est au nom de cette’’ théorie’’ que la jeunesse s’est toujours   opposée au pouvoir.

Mais le débat nauséabond qui  a envahi l’espace public ces derniers temps  relativement au versement de ressources publiques indues  à un opposant et/ou son parti, est la preuve que rien n’est plus faux que cette vision réductrice qui a permis d’embrigader  de nombreuses générations de jeunes de ce pays.

 Non ; le pouvoir n’est pas forcément le camp du mal ou du mensonge. Ceux qui gouvernent  ne sont pas tous mauvais lors même que les membres de l’opposition seraient tous bons et honnêtes.

C’est le moment de renverser  cette dialectique pour restituer au peuple, la liberté de se donner des dirigeants animés  par la seule volonté de servir leur pays.

Non les bons ne sont tous du coté de l’opposition et les mauvais dans le camp du pouvoir.

Tous les opposants ne disent pas tout le temps la vérité.

 C’est pourquoi, je soupçonne le  projet de « pacte populaire contre le Président SALL de manœuvre politicienne pour perpétuer cette confiscation de la volonté populaire par une race de politiciens rompus dans l’  art de se jouer des sénégalais.

Le supposé pacte populaire ne serait que celui de politiciens que tout divise et qui ne peuvent être démocratiquement élus. Ils l’ont fait en 2000.  Ils l’ont répété en 2012. Il faut renverser la dialectique pour ne pas leur donner l’occasion de réitérer le même coup en 2019 comme ils s’y préparent déjà.

De quoi s’agit-il ? A chaque veille d’élection présidentielle, ils s’empressent de cristalliser les aspirations du peuple  pour s’ériger en ‘’vox populi’’ s’arroger une popularité, une légitimité qu’ils sont loin d’incarner.

Cette position permet d’aller marchander avec le pouvoir en place des privilèges en cas de victoire ou même dans la phase ante élection. Et dès que ces espoirs sont trompés, l’ancien membre de l’opposition soutenu et présenté comme la solution aux problèmes du pays, est peint sous les traits d’un monstre.

Cette manipulation de la volonté populaire a trop duré.

Pourquoi, ceux qui sont au pouvoir devraient-ils faire profil bas alors que ceux  se réclamant de l’opposition  bomberaient le torse.  Et point de doute contrairement  à l’image véreuse qu’ils tentent de dégager, ils sont  plus mus  par leurs propres intérêts que par ceux du peuple. La transhumance et la recherche effrénée de privilèges ne sont-elles pas révélatrices à cet effet ?

J’ai toujours refusé de m’engager en politique politicienne. Ce n’est maintenant que je vais le  faire. Mais j’ai décidé désormais de rompre le silence chaque fois que  ces ‘’politiques’’, au nom de disposer uniquement d’un parti, voudront  se jouer du peuple. Un leader de parti vaut-il plus qu’un citoyen du fait qu’il a créé un machin qui s’appelle parti ou mouvement ? Même s’ils ne sont que  2 pelés et 3  tondus.

Voilà  le sens de ma révolte  Pour dire que les bons ne sont pas du camp de l’opposition  et tous ceux qui  appartiennent au camp du pouvoir sont « mauvais et menteurs ».

Ousmane SECK, Email : seckousou@gmail.com

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