Défiance ou suicide collectif ? Allez savoir… En tout cas, ça y ressemble fort, et pour cause. Dans un contexte où Macky Sall, Président de «Benno Bokk Yakaar», se promène, hache à la main, dans les rangs de son Parti, l’Alliance pour la République (Apr) à la recherche de contradicteurs à ses investitures, Actusen.com a appris de sources généralement bien informées que certains responsables du Parti présidentiel dans le département de Linguère se sont réunis, le 11 juin dernier, pour protester contre la manière dont les investitures ont été faites dans le Djolof.
Et si Actusen.com craint que Macky Sall se retrouve avec les mains ensanglantées, dans quarante-huit heures, c’est parce que Amadou Sow, infirmier à l’hôpital Principal de Dakar, investi comme suppléant de la tête de liste départementale de «Benno Bokk Yakaar» à Linguère, ainsi que d’autres responsables du Parti présidentiel ont, résolument, décidé de prendre le contre-pied de leur mentor.
Pour ce faire, ils ont, au cours de cette réunion tenue, à Dakar, le 11 juin passé, envisagé la possibilité d’un vote-sanction, lors des élections du 30 juillet prochain. Finalement, Amadou Sow et ses camarades dissidents ont décidé de se rendre, samedi prochain, dans la Commune de Barkédji, située à 35 kilomètres de la Commune de Linguère, pour demander à la base de dégager une posture définitive.
Amadou Sow, suppléant de la tête de liste départementale de BBY, au coeur des rebelles : “samedi prochain, à Barkédji, ce sera à la base de décider de la posture”
«Effectivement, nous avons tenu la rencontre du 11 juin 2017, dont tu parles. Parce que nous avons constaté, pour le déplorer, qu’en dépit du fait que nous soyons des militants de la première heure au sein de l’Apr, les postes nominatifs reviennent systématiquement au ministre Aly Ngouille Ndiaye.
Or, ce dernier était à la tête d’un Mouvement citoyen, pendant que nous accueillions le Président Sall à Linguère et travaillions à implanter le Parti dans le Djolof», peste Amadou Sow, suppléant de la tête de liste départementale, Yoro Sow.
Poursuivant, Amadou Sow, joint par téléphone par Actusen.com, déclare à qui veut l’entendre : «samedi prochain, si la base nous demande de voter sanction, nous nous plierons à sa décision. Si, maintenant, elle opte de voter en faveur de Benno Bokk Yakaar, nous ne pourrons que nous soumettre à la volonté de la base».
“Nous avons constaté, pour le déplorer, qu’en dépit du fait que nous soyons des militants de la première heure au sein de l’Apr, les postes nominatifs reviennent systématiquement au ministre Aly Ngouille Ndiaye“
Amadou Sow est un proche parmi les proches du Directeur de la Modernisation de l’Equipement rural, Samba Ndiobène Kâ. Qui, il faut le souligner, n’a pas pris part à la réunion des dissidents, le 11 juin passé. Pour autant, autant le maire de Barkédji, Amadou Sow, homonyme du suppléant de la tête de liste départementale de «Benno Bokk Yakaar», a été approché par les dissidents, autant il a préféré prendre ses distances par rapport à ces derniers.
Pour invoquer son refus de s’aligner sur les rebelles, l’édile de Barkédji a, selon toujours les sources de Actusen.com, invoqué le fait que Macky Sall ait déjà fait beaucoup pour lui. Notamment, en faisant de son épouse Mingué Lam, députée de la 12ème Législature sortante. C’est dire qu’il ne faudrait pas compter sur Amadou Sow pour se dresser contre Macky Sall, très nerveux par ces temps qui courent.
Pourquoi le maire de Barkédji a refusé de prendre les armes contre Macky Sall
Pour rappel, depuis quelque temps, Macky Sall semble avoir bouffé du lion et multiplie les décapitations. En attestent le limogeage du Directeur de la Construction au Ministère de l’Urbanisme, la mise à mort de Maguette Ngom, son désormais ex-Conseiller spécial, par ailleurs leader de Nouvelle intelligence pour le développement de l’Afrique, ainsi que l’immolation d’un de ses Chargés de Mission, en l’occurrence Ansoumana Danfa.
Et, tout laisse croire que Macky Sall n’a pas encore rangé son bâton. Au motif que, si l’on se fie à nos confrères de Dakaractu, la patronne de la Convergence des jeunesses républicaines, Thérèse Faye, par ailleurs Directrice générale de l’Agence de la Case des Tout-petits “a béni et aidé l’agitation au sein de la Cojer à la suite de la publication des listes des investis aux Législatives, le week-end dernier”.
Autres jeunes qui risquent gros : les Chargés de Mission à la Présidence de la République. Babacar Lô Ndiaye de Kaolack et Amadou Niang de Biscuiterie. Tous coupables”, selon le chef de n’avoir pas dansé le tango avec lui, lors de la publication des listes.
Moustapha Ndiaye, Correspondant Actusen.com à Linguère