Le groupe parlementaire BBY n’a pas apprécié la dernière sortie de leurs adversaires, Yewwi Askan Wi. En point de presse hier, le président de leur groupe parlementaire, Abdou Mbow, en parlant de la déclaration de politique générale tant attendue de Ousmane Sonko, a constaté “que des députés supposés représenter le peuple essayent, par des subterfuges grotesques, d’exonérer le chef du gouvernement d’un tel exercice qui renforce l’exigence de transparence, consolide la vitalité démocratique et matérialise l’attachement du gouvernement et de son chef à l’état de droit et aux valeurs républicaines.”
À ses yeux, “les tristes porteurs de cette invite à la forfaiture invoquent le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qu’ils qualifient de faux fermant totalement les yeux sur l’article 55 de la constitution.” Il cite les dispositions dudit article : « Après sa nomination, le premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’assemblée nationale. Cette déclaration est suivie d’un débat qui peut, à la demande du premier ministre, donner lieu à un vote de confiance ». Toutefois, à en croire Abdou Mbow, “le prétexte d’un faux règlement intérieur ou d’un vide juridique sur les délais de la DPG est simplement fallacieux et indéfendable.”
Pour preuve, non sans argumenter comme l’a fait dernièrement Ayib Daffé pour déchirer ledit règlement intérieur, Abdou Mbow sert à nouveau les dispositions de l’article 55 de la Constitution : “la disposition constitutionnelle s’impose au PM.” Il embraye en ces termes : “en l’absence de délai exprès, c’est le délai raisonnable (meilleur délai) qui s’applique (jurisprudence CC récente sur l’organisation élection présidentielle de mars 2024). Et la pratique parlementaire, c’est-à-dire la coutume parlementaire, le propre de toutes les assemblées parlementaires, doit s’appliquer en l’espèce.”
Dans la foulée, il rappelle que les députés de YAW ont assisté à la DPG de l’ex-PM Amadou Ba sans aucune réserve, celui-ci avait même été invité par lettre à procéder à sa DPG. “les députés de YAW avaient introduit une Motion de censure contre l’ex-PM Amadou BA, sur la base, curieusement, du même règlement intérieur argué de faux (on peut considérer qu’il y’a eu usage de faux)”, ajoutera-t-il dans le même sillage. Aux yeux de Benno, “les textes constitutionnels et leurs dérivées doivent toujours s’interpréter dans le sens du renforcement de la démocratie et de la courtoisie républicaine, en abhorrant tout esprit de malice et de mauvaise foi.”
Actusen.sn