Au moment où tous les responsables de partis politiques font l’éloge de la Diaspora de par sa contribution annuelle dans l’économie de la nation. Au moment où cette contribution malgré la conjoncture dépasse largement les milles milliards de franc CFA. Au moment où tous sont d’accord pour dire que sans les transferts des sénégalais de l’extérieur beaucoup de citoyens seraient descendus dans les rues pour réclamer « le pan ou la mort ». Au moment où tous les sénégalais ont fini de reconnaître que notre Diaspora reste et demeure un facteur déterminant dans la stabilité sociale de notre pays, des responsables politiques qui ont tous pour ambition de diriger un jour le pays, contestent la citoyenneté de braves compatriotes sénégalaises et sénégalais. « Je crois que la question des élus de la diaspora est une tentative du régime d’augmenter le nombre de députés à l’Assemblée nationale…Mais, les Sénégalais de l’extérieur ont toujours été représentés dans les différentes listes des différents partis » disait Modou Diagne Fada , Sud Quotidien du 11 juin Z016.
Vous avez tout faux Honorable Député, les sénégalais de l’extérieur n’ont jamais eu leurs propres députés et ceci depuis l’élection de votre ancien frère Mody SY en 1998 à nos jours. Tous ceux là que vous appelez députés des sénégalais de l’extérieur ont été mis sur la liste proportionnelle par la seule volonté du président Wade à l’époque et du Président Macky Sall en 2012.Concernant les trois Députés Apr dont vous faites allusion, deux d’entre eux sont descendus sur le terrain pour être investis sur la liste départementale, à savoir ; l’Honorable député Mamadou Sadio Diallo à Kanel et l’Honorable député Djimo Souaré à Kidira. Seul l’Honorable député Samba Koita a été élu sur la liste proportionnelle par la seule volonté du Président Macky SALL.
Si Samba Koita est un député pour la Diaspora alors tous les élus sur la liste proportionnelle le sont aussi. Et dans ce cas je partage les propos de l’Honorable député Cheikh Oumar SY, «Si on parle de députés de la diaspora, s’ils quittent la France ou les Etats-Unis, cela veut dire qu’ils viennent ici pour représenter une communauté et doivent retourner là-bas pour faire une restitution à ceux qui les ont élus. Est-ce qu’ils auront les mêmes salaires que nous, les mêmes indemnités ? S’ils sont installés au Sénégal et vivent dans les mêmes conditions que nous, ils seront des députés ‘’normaux’’ comme nous autres. Cela ne changera absolument rien». Tout fait d’accord avec vous Honorable Député Cheikh Oumar SY. Ces « députés de la Diaspora », n’étant pas élus par eux, ne disposent d’aucun moyens, et d’aucun statut particulier, les permettant de représenter leurs compatriotes établis à l’extérieur. Voilà la différence avec les dix députés prévus, dont le principe a été accepté par les populations sénégalaises lors du Référendum du 20 mars 2016.
Vous, les leaders de la nouvelle coalition de l’opposition, dénommée l’Entente des forces de l’opposition (Efop), vous êtes mal placés pour aujourd’hui, nous tenir un tel discours à l’endroit de la Diaspora : « Comme argument, Aliou SOW, l’ancien ministre de la décentralisation sous WADE a indiqué que l’opinion publique n’a jamais été pour des dépenses exagérées dans un pays confronté à de nombreux défis. Pour lui, «150 députés, c’est déjà trop». Pour vous rafraîchir la mémoire : «Suite à la première alternance au Sénégal, le 19 mars 2000, sous le coup de l’euphorie et de promesse électorale, le nombre de Députés sera revu à la baisse. De 140, il va passer à 120 parce que, disait-on, les députés étaient devenus des caisses de résonance du Parti socialiste et de son chef, Abdou DIOUF.
Paradoxalement, c’est ce même Abdoulaye WADE qui fera passer ce même nombre de 120 à 150 députés, lors de la 11ème Législature ouverte par les élections du 3 juin 2007, marquées par le boycott de l’opposition dite «significative». A l’époque vous tenez le pouvoir et tous les pouvoirs, avez-vous alors usé de cet argument que vous servez aujourd’hui aux populations sénégalaises ?,Ce jeu de dupes a assez duré chers frères d’un moment. Les sénégalais de l’extérieur sont des citoyens à part entière avec les mêmes devoirs et les mêmes droits que chaque sénégalais.
Représentant le quart de notre population, participant de manière effective et constante dans le développement du Sénégal, ils ne sont ni des parasites encore moins des souffres douleur pour aucun parti politique. Ils ne peuvent pas injecter l’équivalent du tiers de notre budget national et demeurer marginalisés dans les instances de prise de décisions. Et au même moment tous les partis politiques envoient leurs émissaires pour aller à la pêche de voix électorales vos partis politiques y compri.
Chers compatriotes de la Diaspora, depuis 1993 nous n’avons cessé de réclamer des représentants à l’assemblée nationale. Le Président Macky Sall, respectueux de sa parole, progressivement met en forme cette demande de 15eme Région. Dès lors doit -on écouter ces leaders qui continuent de nous mépriser ? Car si on suit leur logique c’est à dire diminuer des sièges dans les départements et les affecter à la Diaspora, on peut aisément affirmer que depuis 2007, dix députés ont été pris en charge par les sénégalais inutilement ? Chers compatriotes de la Diaspora c’est à nous de défendre nos droits en tant que citoyen sénégalais parce que nous respectons nos devoirs. Pour nous, le débat doit se situer actuellement sur : comment élire ces dix députés, la forme de circonscription électorale, le mode de scrutin, majoritaire ou proportionnelle, entre autres. C’est le moment de faire des propositions dans ce sens
Alioune Ndao Fall
Secrétaire National chargé de la Diaspora Apr.