Contribution

Faut-il désespérer du politicien sénégalais ou de la « praxis » de la politique au Sénégal ?

Depuis des décennies dans notre pays, un constat s’impose sur la pratique de la politique. En effet, nous voyons défiler bon nombre de politiciens, tribuns hors pair, au verbe facile, faisant des promesses réalistes et réalisables ; les propos sont à la mode, déclinant dans leur projet politique frisant même l’idéal, des professions de foi  et des programmes ambitieux. Ceci est l’apanage aussi bien des tenants du pouvoir que des opposants. Ces derniers, dès qu’ils accèdent au pouvoir suprême, non seulement ils changent de statut, de posture, et de physionomie mais aussi de postulat et surtout de discours.Et au diable les promesses et les engagements forts!

Faut-il en désespérer?En rire? Ou en pleurer ?

L’un d’entre eux, Abdoulaye WADE pour ne pas le nommer, ne disait-il pas sans honte « que les promesses électorales n’engageaient que ceux y croyaient » au point de se voir affubler le sobriquet de « wax waxeet »  formule-boutade, qu’il avait malencontreusement balancée pour faire valoir sa candidature à un 3eme mandat. On sait ce qui lui advint par la suite. C’est à se demander si la pratique du pouvoir influerait négativement sur le psychisme de nos gouvernants au point de les rendre « sourds, aveugles, muets» ou amnésiques.

Notre interrogation, nous est commandée par l’attitude de l’actuel  Président depuis son accession à la magistrature suprême en 2012. Lui-même entre 2008 et 2012 a vécu, même survécu à des vexations, subi des exactions et enduré des offenses brimades et injures de la part de « ses frères du PDS » Ah ! Ces vilains frères. Ceci lui valut la sympathie de de bon nombre de sénégalais.

Malheureusement, une fois élu, il a comme oublié ce passé récent et s’est à son tour mis dans la posture du dominateur et non dans celle du dominant (qu’il est naturellement  par la volonté populaire). Il a adopté depuis, la posture du « bulldozer» qui écrase tout sur son passage. De même, il a laissé faire ses collaborateurs et partisans, patauger dans la mare de la contradiction permanente, usant d’armes politiquesnon conventionnelles telles que, la médisance, les accusations intempestives,les insultes, les menaces… j’en passe.

Pis, ilsadoptent des attitudes de mépris, de suffisance et d’arrogance puis s’arrogent la qualité de « censeurs zélés»ou de « procureurs- boutons»c’est selon leur humeur, pour tirer sur tout ce qui bouge et « descendre en flammes» tous leurs contradicteurs (politiciens, leaders d’opinion, analystes, fonctionnaires).Pour illustrer nos propos, nous relevons certains faits.

-Les affaires politiques judiciarisées: réduction du mandat,affaire SONKO.

-Les affaires judiciaires politisées:affaires Karim WADE, Aida DIONGUE, Abdoul MBAYE, SONKO. – -Les affaires administratives politisées: affaires SONKO, NafiNgom KEITA, Abdoul MBAYE, COUD, POSTE.

-Les affaires politiques gérées administrativement:meeting autorisé puis interdit au PDS et au PS (Médina).  -Les affaires politico-financiers : gaz, pétrole, PETROTIM, devenues nébuleuses et  motivant des interrogations et les alertes de Birahim SECK (société civile) et de l’ancien 1er Premier Ministre de la deuxième alternance ABDOUL MBAYE qui, semble en savoir beaucoup et qui soupçonnerait même l’existence de «cafards » et de «blattes ». En tous les cas: Yallarekkaxam. Toutes les promesses du candidat et du Président Macky SALL ont connu un sort peu enviable car frappées toutes du sceau du reniement. Voyons :                                                                                                           -Réduction du mandat de 7 a5ans: oubliée.  -Gouvernement de 25membres: à la trappe.

– Gestion transparente et vertueuse : le gré à gré explose et passerait de 12% en 2012 à près de 40% actuellement. Ex : Building administratif, Bictogo, ArcélorMittal.

– Gestion sobre et vertueuse : On n’y comprend plus rien alors qu’il disait ne protéger personne. Les amis et partisans APR, visés par l’OFNAC, sont « bunkérisés» et mieux ont réussi à avoir le scalp de Mme NafiNgom KEITA. Où donc sont passées VERTU et SOBRIETE?

– Gabègie: Les exonérations fiscales indues font florès et profitent à des non ayants-droits de surcroit très « liquides» ; Amitié quand tu nous tiens !

-La Patrie avant le Parti : Laissez-moi rire.

-La transhumance : Autrefois dénoncée et vouée aux gémonies sur WALF FM par un certain candidat nommé Macky SALL (sic)…. Ce sont des lâches….des rats qui quittent le navire….. Ces transhumants sont accueillis à bras ouverts par le Président Macky SALL qui affirme que (sic)….c’est leur feeling…. : 2ème mandat quand tu nous obsèdes tant.

– Restriction des libertés : Marche autorisée à 13h puis interdite à 15h et pourtant à la même heure, à la Patte d’Oie, l’APR organisait son meeting-accueil-inauguration.

– Autoritarisme : Menaces fusant de toutes parts. Ex :»Ne réveillez pas le lion qui dort ». Dialogue imposé. Forcing sur le code électoral et sur la double nationalité ou la bi-nationalité : Que de périls en vue.

– Campagnes électorales déguisées : Conseils des ministres décentralisés.

– Communication outrancière, irrévérencieuse et méprisante : On traite tous les enseignants de n’être pas assez PATRIOTES.

– Accaparement des média d’Etat et culte de la personnalité: de rigueur.

– Démantèlement programmé de partis politiques, de syndicats et d’organisations de la Société Civile. La déstabilisation de l’opposition significative (partis dits de l’opposition, des alliés opposants, des ex alliés devenus opposants, des syndicalistes non adeptes de la participation responsable….Tout le monde y passe).

– Le népotisme : Parents et alliés sont AUX AFFAIRES à des stations importantes et non des moindres mais sont DANS LES AFFAIRES. Que DIEU préserve nos dirigeants de leurs familles. Les contempteurs d’Abdoulaye WADE évoquaient la DEVOLUTION MONARCHIQUE et à présent que diront-ils de cette nouvelle donne ? Sûrement la DEVOLUTION DYNASTIQUE. Walla book ! En tous cas, le constat est amer : la famille, la belle-famille et les amies sont dans la gestion directe du pays. Ils font autant que Senghor, Diouf et Wade réunis sinon pire.

La déception et la lassitude sont présentement les sentiments les plus partagés au Sénégal. Les Sénégalais sont dans leur grande majorité devenus amers, déçus et découragés. Ils sont déçus du débat politicien dont le niveau égale celui des caniveaux. On fouille dans la vie de son prochain, dans les poubelles de l’histoire, dans la vie d’autrui ; les attaques sont en-dessous de la ceinture. Les Sénégalais sont las de voir des Hommes et des Femmes de valeur, trainés dans la boue, souillés et vilipendés. Leur seul « tort » est d’avoir osé dénoncer ou alerter sur des pratiques pas catholiques, ni orthodoxes et encore moins musulmanes.

C’est comme si la médisance et l’insulte ont relégué le football et la lutte au second plan et par la même sont érigés en «sports » les plus pratiquées au Sénégal. Malheureusement, les pratiquants les plus en vue dans ces disciplines sont dans les rangs du pouvoir comme ministres, conseillers ou chargés de mission, aussi à l’Assemblée Nationale comme députés, à l’APR et à BBY.

Autre constat amer, malgré tous les pouvoirs qu’il a entre ses mains, il nous semble que le PR Macky SALL en encore et encore et encore plus. C’est comme de la »boulimie ». Nos sages maitres nous ont enseigné que » Trop de pouvoir tue le pouvoir ». En somme, tout excès ne peut engendrer que saturation et nuisance. La sagesse wolof dit » LU EPP, TUURU ».

Président SALL,

Si la perspective d’un second mandat vous hante tant au point de vous pousser  à commettre tant de coups francs, tant de tacles dangereux à la DEMOCRATIE et ainsi cumuler tant de cartons jaunes, vous risquez de connaitre les mêmes mésaventures que vos prédécesseurs DIOUF en 1988 et WADE en 2011. Ils n’avaient rien vu venir. Le 1er avait qualifié la jeunesse d’alors de malsaine et ce fut le début du désamour et de la descente aux enfers jusqu’en 2000, le 2ndtraitait les remous sociaux de « brises légères et passagères ». Mal lui en a pris, il eut pour son compte FEU, BRAISES et CENDRES. Cerise sur le gâteau, CARTON ROUGE. Et à ton avantage exclusif !

Moralité : Il faut toujours apprendre des erreurs des autres.

Politiciens du Sénégal ! Faisons en sorte que nos ACTES correspondent à nos PROMESSES tenues sans contrainte aucune. Le véridique 3ème Khalife des Mourides BAYE ABDOU LAHAD MBACKE (Que DIEU l’agréée au Paradis) ne disait-il pas « …si l’engagement verbal d’hier est confirmé par les actes d’aujourd’hui, faites confiance….. ». A bon entendeur !

M Modou DIOUF

Conseiller municipal – Secrétaire Général

Section communale PS de TOUBA-TOUL

 

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