Contribution

Le Dahira des Elèves et Etudiants Sope Seydi Djamil (DEESS Djamil) rend hommage à Feu Serigne Abdou Fatah MBACKE Gaïndé Fatma (RTA)

Le bulletin d’information annonça la disparition de Serigne Abdou Fatah MBACKE Gaïndé Fatma, le Vendredi 11 Août 2017 à une heure très matinale. La surprise et l’émoi nous envahirent mais le doute s’installa de façon insidieuse jusqu’à ce que les réseaux sociaux ne nous mettent devant l’évidence. Tant il est une vérité soudaine et certaine, en même temps, une perte énorme et douloureuse pour la Ummah islamique, le Sénégal tout entier et, en particulier, pour la confrérie Mouride au sein de laquelle Serigne Abdou Fatah jouissait d’une grande estime, d’un grand respect.

Assurément, perte incommensurable pour Serigne Mansour SY Djamil, pour qui, Serigne Abdou Fatah était plus qu’un ami, un confident, un compagnon, un frère… Nous gardons encore en mémoire le témoignage émouvant confié jalousement au magazine La Gazette aux détours d’un entretien «…J’ai un grand ami dans le Mouridisme qui s’appelle Abdou Fatah MBACKE. C’est l’actuel Khalife de notre vénéré Père Serigne Cheikh MBACKE Gaïndé Fatma (RTA). C’est un excellent intellectuel. Il me disait un jour : tu es banquier par accident et moi, économiste et financier par accident, mais notre vraie fonction à tous les deux, c’est celui de chef religieux…»,

Pour nous talibés, qui avions eu l’insigne honneur de partager avec vous un évènement de haute portée intellectuelle, votre amitié, votre fraternité et votre complicité dépassaient de loin les rives de vos deux personnalités pour atteindre et surpasser l’épicentre ou le « digg penc » de vos communautés respectives, Mouride et Tidiane. Serigne Abdou Fatah et Serigne Mansour, cette dualité unie d’abord et unificatrice ensuite était, pour nous, l’exemplification la plus belle et la plus vivante de ce lien intrinsèque et mythique entre Touba et Tivaouane, véritable gage de parenté dynamique et active, scellée dans la mansuétude et la magnificence divines, entre les saintes familles MBACKE de Mame Borom Touba et SY de Mame Maodo Malick (RTA).

Votre seule présence, l’un aux côtés de l’autre, a eu une valeur symbolique qui incarne cette incandescence spirituelle qui, assurément, inspirera les générations qui ont eu la chance de prendre part à cet évènement et, au-delà. Nous vous avons découvert ce jour-là tous les deux, ensemble, en publique, pour la première fois, et sans le savoir, pour la dernière, lors de cette conférence mémorable organisée au Grand Amphithéâtre de l’UCAD 2 de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar par le Dahira des Elèves et Etudiants Sope Seydi Djamil (DEESS Djamil) et dont le thème portait sur « le rôle des confréries religieuses dans la stabilité politique et sociale du Sénégal », thème qui fut inspiré à Serigne Mansour, aux détours d’une visite à l’UCAD, par les « Tours » organisés dans ce temple du savoir par les Dahira d’étudiants, chacun prêchant hélas manifestement pour sa chapelle.

Nous vous avons découvert ce jour, Samedi 21 Juin 2008, vous, Serigne Abdou Fatah, assurant la présidence d’honneur de la conférence et votre ami, Serigne Mansour, conférencier, livrant ses réflexions autour d’un thème d’une brulante actualité. Vous, petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba (RTA) et lui, petit-fils d’El Hadji Malick SY (RTA), l’élégance avait pris place entre l’éloquence et la pertinence devant ce parterre d’ambassadeurs, d’agrégés, de professeurs, de chercheurs et d’étudiants, de politiques toutes obédiences confondues, tous assoiffés de connaissance et désirant s’abreuver à bonne source.

Tant fut mémorable le discours d’ouverture que vous aviez prononcé en cette occasion devant un auditoire captivé. Tant fut émouvant le témoignage porté sur votre ami et complice de toujours « Mon cher Mansour, je l’appelle Mansour affectueusement, parce que c’est mon frère… Je lui ai dis avec fierté mon amitié, ma disponibilité totale à travailler avec lui et à faire avec lui tous les pas pouvant conduire aux succès de son entreprise, je devrais dire de notre entreprise … Mansour est un homme bon, serviable dont je suis fier d’être l’ami, le confident, le compagnon et le collaborateur. Je suis sûr qu’ensemble, nous contribuerons à l’avènement d’un Sénégal meilleur… ».

Le décret divin est tombé et aujourd’hui et à jamais, vous avez pris congé de votre  « camarade de Daara » sans qu’il ait eu le temps de revisiter avec vous vos plus beaux souvenirs, jardin secret de votre tendre jeunesse, de votre parcours devant servir de viatique à la jeune génération et de votre indéfectible amitié. En le quittant si furtivement et pour toujours, vous avez créé autour de lui et, assurément, sans le vouloir, un grand vide dans un Sénégal en proie à de multiples incertitudes. C’est pour dire combien votre compagnonnage et votre engagement résolu à l’avènement d’un Sénégal meilleur auront apaisé nos craintes et appréhensions et conforté nos convictions et certitudes.

Hier, vous aviez porté un témoignage élogieux à l’endroit de notre « Mansour », aujourd’hui, il est pour nous, membres du DEESS Djamil, du Sénégal comme de la diaspora, un devoir immense, nous dirions un sacerdoce, que de vous rendre cet hommage pour magnifier tant d’années vécues ensembles, tant de luttes menées et d’expériences partagées.

Nous nous joignons au peuple sénégalais et à toute la Ummah pour présenter nos condoléances au Khalife Général des Mourides, Cheikh Sidy Mokhtar MBACKE et à toute la famille de Feu Serigne Cheikh MBACKE Gaïndé Fatma (RTA), en particulier, à l’actuel Khalife Serigne Abdourahmane MBACKE. Puisse Allah (SWT) assister Serigne Abdourahmane dans sa noble et exaltante mission de Gardien du Temple et de l’Héritage de Serigne Cheikh MBACKE Gaïndé Fatma (RTA). Puisse Allah (SWT), dans sa bonté et sa clémence infinies, accueillir Serigne Abdou Fatah dans son Paradis céleste et lui réserver une place parmi ses Elus.

Aamiin, ci barké Touba ak Tivaouane…

 

Au nom de DEESS Djamil,

Khassito2016@hotmail.com

Discours introductif prononcé par son éminence Serigne Abdou Fatah Mbacké à l’occasion de la conférence donnée par Serigne Mansour Sy Djamil en Juin 2008 sur le thème: « Le rôle des confréries religieuses dans la stabilité politique et sociale du Sénégal »

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Chers invités,

Mon cher Mansour, je l’appelle Mansour affectueusement, parce que c’est mon frère, c’est un honneur et un très grand honneur pour moi que de participer à cette rencontre consacrée à une réflexion autour d’une brûlante actualité « le rôle des confréries religieuses dans la stabilité politique du Sénégal ».

Thème ne peut être plus à propos dans un contexte social où différentes structures sociales, politiques, religieuses et autres, interviennent quotidiennement, chacune cherchant à sa manière et sur la base de ce qu’elle croit juste et bon pour le Sénégal et les différentes structures qui le composent, à proposer et à apporter des réponses aux questions d’actualités et des solutions aux problèmes qui les préoccupent.

Mon propos sera très bref, j’ai envie de vous dire sans entrer dans le débat autour des confréries et des rôles qu’elles jouent et qu’elles ont toujours jouée dans l’espace de notre pays que je suis ici par amitié, une amitié vieille de plusieurs décennies avec Serigne Mansour.

Je me félicite de ses qualités qui rendent pour ce qui me concerne, cette occasion très heureuse.

Mansour est un homme de foi, de conviction qui a été encore partie prenante et initiateur actif de tous les combats pour le progrès, la paix, le développement et la culture dans les contextes ayant chacun une portée dans la vie.

Mansour est un intellectuel ouvert à l’évolution du monde, mais qui reste profondément ancré dans ses traditions qui se défendent lorsqu’elles sont justes, critiquer et dépasser lorsqu’elles sont surannées face aux exigences du monde réel.

Mansour est un homme de courage, et de dignité. Et comme tout le monde, le sait, le courage et la dignité sont indispensables, dans toute entreprise qui se veut durable surtout en matière de gestion des hommes. En tant que guide religieux, sur tous les plans donc personnalité de premier plan dans notre société, il fait partie de cette race rare qui utilise la force religieuse et spirituelle dont il est l’un des dépositaires pour protéger, nourrir, entretenir et défendre la paix dans la communauté toute entière. Pour cela nous savons à son endroit qu’il est perspicace et plein de connaissances.

Mansour est un homme d’ouverture et de dialogue dont les efforts pour la compréhension intra et extra religieux ne sont un secret pour personne.

Mansour est un homme bon, serviable dont je suis fier d’être l’ami, le confident, le compagnon et le collaborateur. Je suis sûr qu’ensemble, nous contribuerons à l’avènement d’un Sénégal meilleur.

Je lui ai dis avec fierté mon amitié, ma disponibilité totale à travailler avec lui et à faire avec lui tous les pas pouvant conduire aux succès de son entreprise, je devrais dire de notre entreprise.

Je souhaite plein succès aux travaux et je déclare ouverte « la rencontre sur le rôle des confréries religieuses dans la stabilité politique et sociale du Sénégal ».

Que Dieu le Tout Puissant nous y aide.

Serigne Abdou Fatah MBACKE de TAÏF.

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