Contribution

Lettre ouverte à Baba Diao, Conseiller spécial du Président

Monsieur,

A l’entame de votre propos, vous sentez le besoin de revenir sur le pourquoi, du titre de Premier ministre, sur lequel, vous vous évertuez de revenir le long de votre missive.

Ceci démontre d’emblée le regard condescendant, pour ne pas dire dédaigneux vis-à-vis de Mr Mbaye.

Vous revenez aussi sur les réponses apportées par le Premier Ministre qui, nous ont vraiment laissées sur notre faim, pour ne pas dire que les questions soulevées ont été royalement esquivées, nous renvoyant finalement au rapport du comité national de l’ITIE.

Nous patientons, en espérant que les réponses attendues permettront de clore le débat sur la transparence quant à la gestion de nos ressources minières et pétrolières.

Aussi, dans votre lettre, vous vous êtes permis de prendre la défense du frère du chef de l’Etat, qui comme vous le soutenez a bien le droit comme tout autre sénégalais à se lier d’affaires avec des partenaires extérieurs, dans le cadre de l’exploitation future des ressources naturelles du pays.

Nous reconnaissons à Monsieur Sall le droit de faire des affaires, mais nous craignons à juste titre qu’il  y ait un conflit d’intérêts lorsque son frère de président signe un décret ou son frère d’homme d’affaires est intéressé. En sus, les solides connaissances du fonctionnement du marché nécessaires comme vous le dîtes au commerce international du pétrole lui sont tout aussi étrangères, lui le journaliste.

Toutefois, dans votre lettre ouverte, vous auriez dû vous en arrêter à répondre aux interpellations à vous faites, ou à la limite défendre votre honneur, tant est qu’il a été sali. Mais, je ne vois pas la pertinence de défendre le frère du Président à moins que vous ne maîtrisez les actes qu’il aurait pu posés, ou que vous n’ayez fait sien l’adage qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami ; ce qui n’est hélas jamais prudent.

Mais, bref, l’histoire retiendra…

Vous rappelez aussi, dans votre très longue missive que des Sénégalais, juste après leur formation universitaire, ont eu, à être nommés dans des structures d’Etat, parfois financières, pour y affûter leurs armes, grâce notamment à leurs relations familiales.

Il est aisé de comprendre que vous faîtes allusion à Abdoul Mbaye et son frère. L’honnêteté intellectuelle devrait à la suite de cette affirmation pousser à aller plus loin, en relatant les résultats obtenus dans ces différentes stations qu’ils ont eu à occuper.

Lorsqu’en affûtant leurs premières armes, ils réussirent à sauver d’une faillite certaine des institutions financières ou à faire des sociétés qui leur ont été confiées les plus cotées du pays, cela traduit un immense talent de ces jeunes apprenants.

Ceci nous édifie même sur le pourquoi, vous avez bien voulu le choisir, lui Abdoul Mbaye, comme associé dans la création d’une banque, alors qu’aucune relation familiale n’était intervenue en sa faveur.

Vous vous offusquez aussi de la façon d’agir de Mr Mbaye, qui, oh sacrilège, a oublié le droit d’aînesse. Ceci a bien son pesant d’or dans notre cité, mais sachez Mr Diao que les affaires de l’Etat sont bien trop sérieuses pour être confinées à un tel concept.

Et la chose publique ne saurait se gérer dans un tel espace.

Vos propos, vu sous l’angle d’une telle assertion, nous comprenons aisément que vous ne soyez point choqué, ni dérangé par le rôle que peut jouer le frère du Président dans des tractations aux enjeux pétrolières, dans notre si pauvre cité.

Votre âge (puisse Dieu vous en prêter davantage) et votre vécu auraient également dû vous interdire d’affirmer qu’il était inédit qu’un Premier Ministre, ayant quitté ses fonctions, adoptant une attitude défiance vis-à-vis du Président qui l’a nommé (si vous appelez défiance ne plus se reconnaître dans la manière de faire). Ceci démontre une méconnaissance réelle de l’histoire politique du Sénégal. Le Sénégal a vécu la confrontation entre Senghor et son président du Conseil Mamadou Dia, je veux nommer, Wade-Idy et plus récemment, Wade-Macky.

Le parcours qu’est le vôtre et que vous avez retracé est fort élogieux. C’est tout aussi à votre honneur que vous avez accepté de devenir Conseiller spécial du Président, sans qu’il ne vous soit accordé aucune forme d’avantages matériel et financier.

C’est un geste à saluer, d’autant plus qu’ils ne font pas foison dans le cercle des conseillers.

Chapeau bas, Mr le Conseiller !

Toutefois, Monsieur le Conseiller spécial, votre casquette d’homme d’affaires devant conseiller le Président sur des questions liées à vos activités, vous sera-t-il aisé de concilier la défense des intérêts de l’Etat et ceux de votre structure quand on sait qu’il peut y avoir des intérêts bien divergents ?

Qu’est ce qui explique la concomitance de votre réponse à celle de Aliou Sow ?

Pourquoi, attendre maintenant pour ouvrir votre banque, projet qui daterait du temps où Abdoul Mbaye était à la BST ?

Mais, bon comme c’est la dernière fois que vous allez répondre à Abdoul Mbaye, nous risquons hélas, de rester sur notre faim.

 

Cordialement !

 

Alioune Badara Bèye

beyebadou@hotmail.com

 

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1 commentaire

kenza 02/09/2016 - 14:26 at 14:26 PM

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