Contribution

De l’oubli de la cause souveraine vers une Tou-ba-bi-sa-tion de l’élite

Aux lecteurs et  puristes : Cet article est rédigé au style emphatique. L’hyperbole, l’asyndète, le néologisme et les inversions  constituent la base grammaticale du texte.

De  l’oubli de la cause souveraine vers une Tou-ba-bi-sa-tion de l’élite.

La toubabisation, c’est ce mode de comportement pro-occidental ancré dans nos sources d’inspirations et  parfois  figé dans nos réflexions , qui souille la sainteté de notre Afro spirituel  et crée de la tergiversation  intellectuelle pour refléter sur notre manière d’agir  en nous faisant  perdre à la fois dignité et  raison d’être  et ce,  non pas dans l’habillement mais dans le geste et le comportement . De par cette manière dont on pense que la langue de Molière est supérieure à la nôtre et de celle dont on s’exprime pour ressembler à un Toubab, elle se caractérise.  La complexité, l’ignorance de soi et la sous-estimation, les voilà donc les véritables fondements de la toubabisation, signe d’une acculturation  éhontée et d’un abandon de soi, perte de valeurs et de légitimité raciale. Effet, en est, ce  lavage cervelle  dont sont victimes certains parmi  nous, à l’image d’une épidémie culturelle, d’un tsunami intellectuel qui frappe toute une élite en passant par la classe politique, le monde professionnel et même l’élite de l’écriture. C’est ainsi qu’il est bon de vous décrire cette anecdote quotidiennement récidiviste tirée  de la source oculaire : parés du haut vers le bas , costumes et cravates en appoint , les victimes de la toubabisation à outrance , surnommés constructeurs de belles phrases et champions de l’éloquence , princes de la tactique du béni oui-oui, effectuent quotidiennement le parcours du combattant  pour se faire entendre, s’illustrer  avec brio devant les médias de la république . Mais que du verbiage, du démêlé avec les plus belles expressions du monde, souvent quenouillées  et mal  inspirées au fin fond de la supercherie. A la fin de leurs discours, l’on peut s’interroger sur tout, tout ce dont ils ont parlé, sauf  sur ce qu’il faut retenir, aucune leçon de morale, aucune valeur ajoutée à défaut de découvrir une cascade de chamaillerie futile et vainement prodigieuse. Jamais il en ressort le moindre mot, le plus petit atome « momotique » qui pourrait servir utile aux millions de sénégalais consternés par ces averses d’imperfections et de revers gouvernementaux dont ils subissent depuis plus d’un demi-siècle.

Mais, si  politiciens du ventre occupent la première place de ce syndrome phénoménal, il ne peut y demeurer moindre que le monde de l’écriture en reste là. Je m’adresse ainsi, de tout près, de si loin, à mes amis poètes Africains , mes  collègues écrivains -poètes, plus précisément ceux qui ont choisi de chanter les louanges de la langue de Molière, ceux qui ont opté pour décrire avec beauté artistique et rimique  les merveilles de cette vieille langue  pour ne redorer que le blason de la fierté d’autrui, lui redonner espoir , lui faire encore rêver. Aux senghoriens et senghoriennes, aux poètes et poétesses, ceux qui n’ont comme dessein que  de jouer le rôle de spectateurs, d’acteurs passifs, oubliant même de s’engager dans la vie économique de leur pays, d’assister aux plus démunis, de participer significativement au développement de la masse populaire. L’on se dit oui, il est beau de chanter, d’écrire, de rimer mais quand une plume ne peut pas alerter l’opinion publique, quand une plume ne peut stimuler aucune conscience citoyenne et quand une plume ne peut briser le silence de la complicité où qu’elle soit ; alors  cette plume n’existe pas, elle est fictive, c’est de la plume morte, une plume sans valeur. Mettez-la tout doucement dans le dépotoir des sans valeurs, si vous le voulez bien.

Ndiaga NIASSE

Ecrivain et chercheur à UGB

Tel : 77 732 12 50

Email : niassendia@gmail.com

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1 commentaire

MOOM SA REEWE 08/04/2018 - 16:10 at 16:10 PM

NON MERCI…!!!

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