Contribution

Lettre à son Excellence, Monsieur le Président de la République : de l’espoir au désespoir?

Excellence Monsieur le Président de la République,

Cher Secrétaire Général,

C’est avec un profond regret que nous avons assisté vendredi dernier à une scène ubuesque, en pleine séance plénière, à l’Hémicycle, avec l’expression du sentiment de dégoût, du dépit (certainement) longtemps contenu de notre chère camarade, Mme Fatou Tambedou, Ministre déléguée chargé de la Restructuration et de la Requalification des banlieues, à l’égard de Monsieur Diène Farba, Ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, son Ministre de tutelle.

C’est inédit. En voulant jouer au dégoutée, refusant même d’obtempérer lorsque qu’elle est rappelée à l’ordre par le Président de l’Assemblée Nationale, elle s’est rendue coupable d’un grave acte d’insubordination à la hiérarchie, en plus haut lieu, à l’endroit de son autorité de nomination, celle de qui il tient ses pouvoirs. Pour ma part, et l’essentiel de mes amis je crois, je suis en radical désaccord. Manifestement, au vu des nombreuses réactions, les députés, de toutes tendances confondues, sont sortis essorés et écœurés de ce duel fratricide. Son limogeage qui a suivi, est totalement justifié.

Cher camarade,

Cependant, je voudrais vous faire remarquer que si la camarade Fatou Tambedou, s’est comportée de cette façon si peu cavalière avec son Ministre de tutelle, c’est parce qu’elle était excédée et surtout lésée par celui (sa victime) qui incarne une hiérarchie directe sur elle, professionnellement parlant. Je veux en arriver à vous faire observer que ceci n’est que la résultante d’un ras-le-bol général de beaucoup  de patriotes engagés, notamment cette jeunesse méritante à vos côtés, qui n’aspire qu’à une seule chose, servir la patrie, mais malheureusement, elle est piétinée au quotidien et sous la table, donc loin des yeux (de vos yeux), par des gens dépositaires de votre confiance. Ceci est proprement révulsant et pourtant vrai quand on sait qu’ hélas, c’est la réalité. Si, le ridicule tuait, il y’aurait beaucoup de gens déjà morts parmi eux ou en danger.

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Donc d’évidence, la patrie avant le parti, ce slogan qui vous est cher est malheureusement en train d’être galvaudé par ceux, en qui vous avez placé votre confiance, et Dieu sait qu’ils sont nombreux tant bien au Sénégal mais aussi dans la diaspora où je vis. C’est un fait avéré, que vous et votre gouvernement, êtes présentement en train d’abattre un travail de titan et qui fait flores mais c’est aussi un autre fait avéré que les belles performances de ce Sénégal qui avance qui en sont les résultats visibles et palpables sont également en train d’être enrayées par des attitudes sournoises et profiteuses de certains responsables placés à des postes de décisions qui sont pour la plupart obsédés par la singularité dans la gestion de la  chose publique.

Cela constitue des tâches d’encre malvenues dont cette gouvernance vertueuse doit se soustraire. Bien sûr, cette outrance ridiculise l’ex ministre bien que ce soit en réaction à un sentiment d’injustice. Mais, elle est un facteur endogène à la base de chamailleries et manigances sans fin  d’invectives de bas étage et en règlements de comptes pour les jours qui viennent. C’est un euphémisme .Autrement dit, il y’a là, les prémices d’un cocktail explosif latent qui, si vous n’y prenez garde, risque de réduire le parti à un cirque.

Excellence Monsieur le Président,

J’aurai pu vous entretenir de beaucoup de situations les plus loufoques les unes que les autres qui n’honorent pas la patrie et qui s’apparentent à tout point de vue à une stupidité humaine mais cette lettre courte ne peut contenir toutes. Il est grandement temps que vos collaborateurs, en qui vous avez placé votre confiance soient de la même culture de transparence, d’éthique que vous et non de s’évertuer à donner raison à André Gide qui disait : « les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité ».

Recevez, Excellence Monsieur le Président, l’expression de ma fraternelle considération.

Abdoulaye Ndiaye

Responsable politique APR

Côte d’Ivoire

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