Billet

Virale et trivale jusqu’à la nausée

La scène est virale et…triviale jusqu’à la nausée. On y voit une fillette de 4 ou 5 ans, cheveux longs et bouche maquillée comme une voiture volée, parler outrancièrement et vulgairement de son accoutrement et dire des insanités en commentant sa mise irrésistible de femme fatale.

Que ces images aient pu être filmées et partagées par ses parents est une ignominie, mais en fait d’une désespérante banalité. En effet, nos mœurs aujourd’hui dissolues permettent cette mascarade assumée et commentée sur l’air d’une satisfaction bien sénégalaise et d’un accommodement ravi de l’injure.

Parfois, au contact de certaines personnes, on se demande si petites, elles avaient coutume d’être insultées de mères par leur propre maman, mais il y a plus grave et c’est directement dans nos entourages que nous le vivons. Qui n’a pas eu à voir sa petite nièce de 6 ou 7 ans maquillée, avec les ongles vernis et pire, des “dial-dialis” aux hanches, se pavaner parmi les amis de la famille ?

Qu’un père de famille, avec son smartphone, puisse filmer cette scène abjecte, en rigoler grassement et ensuite la partager comme un haut fait d’armes interroge nos consciences et nous renseigne sur la décadence qui nous porte vers le néant et vers l’acceptation du pire. Et cela nous amuse, au point de récolter des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux, sans que cette scène ne nous dégoûte.

Bâtir une Nation sur de tels accommodements est impossible, et ce sont ces mêmes personnes qui se partagent ce film, en rigolant, qui auront l’outrecuidance de se plaindre de l’incapacité de nos hommes politiques. Mais pour régenter un tel peuple qui se gargarise de telles images, il nous faut juste avoir des guides de cet acabit et qui demeurent «raccord» avec lui en ce qu’il a de plus vulgaire. Quand on voit ça, on se dit qu’on a ce qu’on mérite. Du mépris.

Boy Melakh (Actusen.com)

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